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Vincent Champain
Industrie et climat : quelles perspectives d’avenir ?
Les sept bonnes nouvelles de la PPE pour EDF, Engie et toute l'industrie
Le gouvernement a enfin dévoilé son projet de programmation pluriannuelle de l’énergie, alias PPE, pour les périodes 2019-2023 et 2024-2028. Elle fixe enfin des trajectoires claires à l’industrie, avec de bonnes nouvelles. Explications en sept objectifs clés.
Le plan climat a enfin sa feuille de route. Mixant la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), et la stratégie nationale bas carbone (SNBC), la stratégie française pour l’énergie et le climat a été présentée le 27 novembre par François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire. Elle fixe pour principal objectif de réduire de 35% la consommation d’énergies fossiles d’ici à 2028, par rapport à 2012, afin d’atteindre -40% d’ici 2030. Elle doit aussi servir à réduire notre "dépendance au nucléaire, pour que la France ne passe pas à côté des renouvelables", a expliqué le ministre de l’Environnement. Comment ? En fixant des objectifs clairs datés dans le temps. De quoi permettre aux industriels de s’organiser.
14 réacteurs nucléaires fermés d’ici à 2035
Ne pas s’y tromper. L’annonce de la fermeture de 14 réacteurs nucléaire d’ici à 2035 est plutôt une bonne nouvelle pour EDF. D’abord
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parce que ce chiffre est plutôt la fourchette basse pour ramener à 50% la part de l’atome dans le mix électrique français. L’Etat table en effet sur une augmentation de la consommation électrique, comme le prédit EDF, contre l’avis de RTE. Ensuite, parce que seuls deux réacteurs, en plus de ceux de Fessenheim, devraient être fermés en 2027 et 2028. Certes, le gouvernement dit que, si les conditions d’autonomie d’approvisionnement et de marché sont réunies, EDF devra fermer un réacteur dès 2025 et un autre en 2026, mais personne n’y croit vraiment. EDF n’envisageait pas d’autre fermeture avant 2029, mais le calendrier proposé par l’Etat lui laisse le temps de s’organiser et le choix des réacteurs.
Surtout, Emmanuel Macron a garanti qu’aucun site nucléaire ne serait fermé, "pour ne pas déstabiliser les territoires et permettre la construction de nouveaux réacteurs lorsqu'ils seraient décidés", reconnait François de Rugy. Quant à la décision de construire de nouveaux EPR, le gouvernement a décidé de repousser la décision à 2021, voire 2022, "pour que ce soit un enjeu électoral", a même expliqué François de Rugy.
40% d’électricité renouvelable en 2030
De 5 milliards par an, les investissements dans le développement des énergies renouvelables pourraient atteindre "de 7 à 8 milliards d’euros par an", a annoncé Emmanuel Macron, dans son discours du 27 novembre présentant les enjeux et la méthode de la stratégie climat nationale. De quoi atteindre un objectif de 40% d’électricité renouvelable d’ici à 2030, contre 17 % aujourd’hui. Mais que les filières émergentes, comme l’hydrolien, ne rêvent pas trop. "Nous faisons le choix de développer des technologies fiables, éprouvées et compétitives, comme l’éolien terrestre et posé en mer, et le solaire photovoltaïque, qui ont des coûts de plus en plus proches des prix de marché", prévient François de Rugy. EDF avec son plan de 30 GWh de solaire est bien dans la ligne.
67 euros/MWh de gaz renouvelable en 2023
Autre énergie renouvelable, le biométhane, a aussi les faveurs de cette PPE. Mais il doit encore faire ses preuves. L’objectif de passer de 0,1% aujourd’hui à 10% de gaz renouvelable dans la consommation en 2030, déjà prévu dans la première PPE, n’a pas été revu à la hausse, ni à la baisse. L'obligation d'achat à tarif réglementé a été consolidée. Mais François de Rugy dit vouloir mettre "les producteurs devant leurs responsabilités de faire baisser les coûts de production". Ils doivent atteindre 67 euros/MWh en 2023, grâce à l’industrialisation des process et la multiplication par cinq de la production par rapport à 2017 pour atteindre 32TWh en 2027. Engie a justement présenté un plan pour y parvenir.
15% de carburants renouvelables en 2030
La diversification du mix énergétique français passera aussi par les biocarburants et autres gaz renouvelables. La part de la consommation finale de carburant à partir d’énergies renouvelables devra passer de 7% aujourd’hui à 10% en 2020 et 15% en 2030. Mais pas n’importe comment. L'incorporation de biocarburants de première génération ne dépassera pas 7% de l’énergie contenue. La croissance se fera exclusivement avec les biocarburants avancés (deuxième génération, issus d’algues ou de résidus industriels) qui devront atteindre 3,8% dans l‘essence et 3,2% dans le gazole en 2028. De quoi motiver Total pour continuer d'investir dans les carburants alternatifs.
350 millions d’euros au fonds chaleur en 2020
La part de la chaleur produite à partir de sources renouvelables doit passer de 22% aujourd’hui à 33% en 2020 et 38% en 2030. Pour y parvenir, le fonds chaleur, géré par l’Ademe, sera porté à 315 millions d'euros en 2019 et 350 M€ en 2020 et 2021, contre 245 M€ en 2018. L'autorisation d'engagement de l'Ademe, qui le gère, redescendra à 339 M€ en 2022. C’est moins que les 400 millions d’euros prévus dans la loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015, mais cela devrait permettre de financer des projets innovants de récupération de chaleur industrielle, notamment.
4,8 millions de véhicules électriques en 2028
Les constructeurs automobiles savent à quoi s’en tenir. La France veut 1,2 million de voitures particulières électriques en circulation en 2023 et 4,8 millions en 2028. La fin de la vente de véhicules thermiques neufs est confirmée pour 2040. D’ici là, via l’Europe, la France,demande aux constructeurs de limiter à 95 g de CO2/km les émissions des véhicules neuf en 2020 et 60 g. en 2030. Et pour aider à vendre ces véhicules plus sobres, l’Etat va financer 1 million de primes à la conversion d’ici à 2023.
1 million de chaudières au fioul remplacées
La PPE fixe comme objectif le replacement d’ici à 2023 du million de chaudières au fioul et de 10 000 chauffages à charbon, par du chauffage à base d’énergies renouvelables ou de gaz haute performance. Il fixe aussi à 9,5 millions, le nombre de logements chauffés au bois avec un appareil labellisé. Une aubaine pour les fabricants de chaudières et la filière bois, mais pas uniquement. Car la PPE fixe aussi comme objectif le raccordement de 3,4 millions de logements à un réseau de chaleur.
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