Les salariés de Bosch Rodez dans l’incertitude

La direction de l’équipementier allemand doit se rendre sur son site aveyronnais, menacé par le déclin du diesel, pour discuter des perspectives d’avenir. Le spectre du cas GM&S plane. 

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Les salariés de Bosch Rodez dans l’incertitude
Le site de Bosch Rodez se trouve pris dans la tourmente du diesel.

C’est une rencontre dont ils attendent beaucoup. Les 1 584 salariés du site Bosch d'Onet-le-Château, une commune proche de Rodez (Aveyron), doivent rencontrer vendredi 26 janvier Uwe Gackstatter, président de la nouvelle division Powertrain Solutions de l’équipementier allemand, pour échanger sur l’avenir du site, pris dans la tourmente que connaît le diesel. En 2012, cette motorisation totalisait près de 73% des ventes de véhicules neufs en France. Cinq ans plus tard, cette même part a glissé de trois points sous la barre symbolique des 50%. Une évolution rapide de la demande liée notamment à l’évolution défavorable de la fiscalité sur le diesel en France, ainsi qu'au bannissement annoncé de ces véhicules, par exemple à Paris.

Un coup dur pour le site Bosch, spécialisé dans les bougies, injecteurs common rail et buses d'injecteurs pour les moteurs diesel. Le groupe avait en effet, dans un premier temps, annoncé son intention de moderniser les deux lignes de production d’injecteurs diesel de Rodez, pour un montant total de 18 millions d’euros. Objectif: assurer la fabrication de la nouvelle génération de ce composant, la technologie actuelle devant disparaître à l’horizon 2020. Mais les nouvelles orientations stratégiques présentées fin 2017 n’envisagent plus que le renouvellement d’une seule des deux chaînes de production d’injecteurs. Avec une conséquence majeure: un sureffectif immédiat de 350 à 450 salariés sur les 700 opérants sur ces deux lignes, selon les chiffres évoqués par les syndicats.

Une diversification à la Mondeville?

Et peut-être plus à long terme. "Si aucun investissement n'est engagé, c'est tout l'avenir du site qui est remis en question", alertait ainsi Julien Rul, secrétaire adjoint du comité d'établissement du site et élu Sud (le premier syndicat de l’entreprise), auprès de L’Usine Nouvelle le 17 janvier. Reçue mardi 16 janvier à Bercy, l’intersyndicale de l’usine Bosch s’est inquiétée du "désastre économique" que représenterait la fermeture du site dans la région. En réponse, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a annoncé vendredi 19 janvier sur Europe 1 son intention de demander à Bosch de confirmer "un nouvel investissement sur l’une des deux lignes de production" ainsi que la "diversification de l’activité de Bosch à Rodez", afin de ne plus dépendre de la production d’injecteurs "qui ne suffira pas à garantir la charge de travail de l’usine".

C’est cette démarche qu’a entreprise un autre site de Bosch en France, ex-spécialiste des commandes de toit ouvrant et des calculateurs d’injection diesel. Confrontée en interne à la concurrence accrue des pays à bas coût, l’usine de Mondeville aux portes de Caen a lancé en interne un groupe de réflexion industriel et décidé de s’ouvrir à la sous-traitance grâce à son savoir-faire en électronique. Un repositionnement radical qui a séduit la direction de l’équipementier allemand. Une initiative suivie de près par Rodez depuis sa mise en œuvre en 2015. A l’image de ce qui avait pu être fait à Mondeville, un cabinet d'expertise a également été mandaté pour travailler sur ce projet de modernisation. L’heure presse. En 2015, Bosch Rodez avait battu son record avec 3,8 millions d’injecteurs produits. Selon les syndicats, la production pourrait chuter en 2018 à 2 millions d’unités.

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