Les salariés bloquent l’usine Jean Caby de Saint-André-Lez-Lille
Les salariés bloquent leur usine depuis le 17 décembre. Ils veulent savoir si celle-ci va oui ou non déménager à Comines, commune voisine d’une quinzaine de kilomètres.
L’impasse semble totale à l’usine Jean Caby de Saint-André-Lez-Lille (Nord). Les salariés estiment que la direction ne leur a toujours pas indiqué si oui ou non cette unité va déménager à Comines, commune voisine d’une quinzaine de kilomètres. Par cette question, c’est une préoccupation plus vive qui apparaît : celle de l’avenir industriel de cette usine. Autrement dit, faute d’obtenir une réponse précise de la direction, les 360 salariés craignent, si le déménagement à Comines (Nord) ne se réalise pas, une fermeture à terme du site de Saint-André-Lez-Lille.
Pour argumenter leur désarroi, les syndicats CGT et UNSA avancent le report régulier du permis de construire pour le nouveau site. Prévu pour janvier 2014, il est à nouveau reporté à septembre 2014. Alors que dans le même temps, la cession des 33 000 mètres carrés, situés en zone urbaine, se préparait activement, pour permettre une opération immobilière d’envergure.
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La production de saucisson sec pourrait être stoppée
Ce malaise social s’inscrit dans un contexte global inquiétant. Depuis 2004, l’usine lilloise Jean Caby voit son activité baisser. Après avoir perdu son activité production de jambon début 2013 (7 000 tonnes par an), le site pourrait perdre, en mars 2014, son activité de production de saucisson sec. De son côté, la direction de l’usine confirme son projet de déménagement, sans apporter plus de précision quant aux délais et au maintien de l’activité de l’usine.
Le sujet est d’autant plus sensible localement, que l’usine Jean Caby est ancrée dans l’histoire agro-alimentaire lilloise. C’est en 1919 que le petit artisan charcutier Jean Caby se lance dans la production industrielle de viandes pré-emballées. Installée dans la banlieue nord de Lille, à Saint-André-Lez-Lille, l’usine se spécialise après-guerre dans la production sous vide de multiples charcuteries, dont à partir de 1986, celle de la célèbre saucisse cocktail. L’usine compte alors près de 2 000 salariés.
Crainte d'une réorganisation des sites de production
Après une période instable, marquée par l’arrivée du fils de Jean Caby (Léopold) et la fusion avec la société Olida, la société retrouve une nouvelle croissance avec le rachat de la société par ses cadres, en 1988. Mais cette phase s’estompe au début des années 2000. La société est rachetée par Smithfield Foods en 2004, puis intégrée au groupe Aoste en 2006.
En 2008 Aoste et donc Jean Caby intègrent le groupe Campofrio Food, détenu par Smithfield Foods. Mais, derniers épisodes en date : en septembre 2013, le chinois Shuanghui International a acquis 37 % du capital de Campofrio. Depuis novembre, le mexicain Sigma Europe en détiendrait le solde. Voilà qui ne rassure pas les salariés de l’usine lilloise, craignant une profonde réorganisation des sites de production du groupe, après ces successions de rachats.
Francis Dudzinski
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