Les responsables de la BCE divergent sur les retombées du plan de relance US, selon des sources
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\ 15h56
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FRANCFORT (Reuters) - Les responsables de la Banque centrale européenne (BCE) ont affiché des opinions divergentes, lors de réunions cette semaine, sur l'impact du plan de relance américain, d'un montant de 1.900 milliards de dollars (1.600 milliards d'euros), sur l'économie et les perspectives de la zone euro, ont déclaré cinq sources à Reuters.
La BCE a annoncé jeudi une accélération de ses achats de titres sur les marchés afin de freiner la remontée des coûts de financement dans la zone euro, affichant ainsi sa volonté de contribuer à une reprise économique qui débute à peine.
Mais les réunions préalables ont été tumultueuses, en particulier la séance informelle de mercredi dernier, selon les sources, les gouverneurs des pays les plus riches ayant adopté un ton résolument plus optimiste sur les perspectives grâce à la vaccination et à la capacité d'adaptation de l'économie.
L'un des principaux sujets de discussion abordés a été l'impact qu'aurait sur l'économie du bloc l'un des plus importants plans de relance de l'histoire des Etats-Unis, approuvé mercredi par la Chambre des représentants et signé le lendemain par Joe Biden.
Certains responsables ont averti que l'aide directe de 1.400 dollars à la plupart des Américains qu'inclut ce plan était susceptible de faire grimper les anticipations d'inflation et les rendements obligataires aux Etats-Unis, entraînant dans son sillage ceux de la zone euro, ont indiqué les sources.
La reprise économique dans la zone euro risquerait alors de prendre encore plus de retard, alors que le montant du plan de relance européen est plus faible (750 milliards d'euros) et plus lent à se mettre en place.
"Joe Biden vient d'arriver, le projet de loi est déjà passé et le chèque sera dans le courrier la semaine prochaine", a déclaré une source. "Regardez-nous dans l'intervalle. Nous parlons depuis un an et toujours rien ne sera versé avant peut-être octobre".
Un porte-parole de la BCE s'est refusé à tout commentaire.
Les "faucons" ont fait valoir que l'aide aux ménages américains se traduirait par une augmentation des dépenses d'importations de la zone euro, ce qui profiterait à l'économie du bloc et réduirait la nécessité des largesses de la BCE.
Ils ont également adopté un point de vue plus optimiste sur le profil de croissance de l'Union européenne, en faisant valoir que l'économie s'était mieux adaptée aux mesures de confinement et que son rebond serait rapide une fois les restrictions levées.
Jusqu'à présent, neuf pays de l'UE ont ratifié le fonds de relance de 750 milliards d'euros via leurs parlements nationaux et les premiers versements ne devraient pas avoir lieu avant juillet au plus tôt ou, plus probablement, après les vacances d'été.
(avec Frank Siebelt, version française Laetitia Volga, édité par Jean-Stéphane Brosse)