Les relations économiques franco-arabo-africaines en débat à Paris
"Comment développer les échanges économiques entre la France, le monde arabe et l’Afrique", tel a été le thème de la rencontre organisée ce mercredi 30 mars par l’Institut du monde arabe à Paris. Une rencontre qui a vu la participation notamment de représentants du groupe OCP, de Casablanca Finance City ou de Vinci.
L’Afrique en ligne de mire. Entrée dans le scope des investisseurs depuis quelques années, l’Afrique voit peu à peu son économie prendre une nouvelle dimension. Suscitant beaucoup d’espoirs.
La France et le monde arabe doivent saisir ces enjeux malgré les incertitudes et la taille encore modeste de ce marché. Telle était la thématique développée à Paris lors d’une conférence à l’Institut de Monde arabe toute la matinée de ce mercredi 30 mars. La rencontre s’est déroulée en présence de Jack Lang, président de l’IMA et de responsables divers d’organismes et sociétés privées comme Tarik Choho, de l’OCP, Saïd Ibrahimi de Casablanca Finances City ou encore Jean-Michel Guelaud du groupe Vinci.
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Constat encourageant : "Les dirigeants de sociétés déjà implantées en Afrique perçoivent dans le continent davantage de potentiel que ceux qui la voient de l’extérieur", analyse Sami Zaoui, associé du cabinet conseil EY Advisory pour la Tunisie et l’Algérie.
"L’Afrique impose une nouvelle vision, celle du partenariat" a proclamé aussi dès le début des échanges Didier Acouetey, président du groupe Africsearch, consultant international spécialisé dans le développement des ressources humaines en Afrique.
Pour réussir à développer son business en Afrique, tous les intervenants ont notamment souligné l’importance du facteur humain et le fait que l’envoi d’expatriés était passé de mode et contre-productif. "Il faut s’appuyer sur les ressources locales. Il y a suffisamment de cadres bien formés et connaissant leur contexte national", a souligné un orateur.
Autre intervenant, Jean-Michel Guelaud, directeur général de Sogea-Satom, filiale de Vinci Construction a souligné la nécessité de "voir l’Afrique comme une mosaïque de 54 pays et non pas comme un seul bloc homogène." Un facteur de complexité d’autant que le PIB cumulé de l’ensemble du continent ne dépasse pas celui du Brésil.
Malgré le ralentissement actuel de certains pays comme l’Angola ou le Nigeria lié à la plongée de matières premières, selon les intervenants de la conférence parisienne les perspectives de croissance du continent demeurent "prometteuses", que ce soit dans les infrastructures, les produits de consommations ou même les services financiers. A commencer par le secteur agricole, où beaucoup reste à faire.
Mettant en valeur sa stratégie tournée vers l’Afrique, Tarik Choho, directeur général adjoint d'OCP et PDG d'OCP Africa, a ainsi estimé que "l'Afrique avait besoin d'une transformation agricole car elle n'a pas encore fait sa révolution dans ce secteur". Passant, à l’acte groupe public marocain, on le sait, vient de lancer sa nouvelle filiale OCP Africa vouée au développement du marché des engrais et donc des rendements agricoles avec la création prévue d’une quinzaine de filiales sur le continent.
Présent en Afrique subsaharienne dans plusieurs pays, le Maroc est devenu un des premiers investisseurs étrangers de Côte d'Ivoire. En 2015, les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint ainsi 200 millions de dollars en forte hausse.
En résumé, il est apparu que la France à travers ses nombreuses implantations d'entreprises dans le monde arabe et en Afrique a des cartes à jouer non pas en solo mais aux côtés des entreprises des pays du Golfe et celles du Maghreb sur la base de partenariats et d’une bonne identification des besoins de chaque économie nationale africaine.
Plusieurs intervenants ont dans un même écho émis le souhait de voir des champions français travailler avec des champions locaux car l'Afrique n'en manque pas. C'est par exemple le cas, au Maroc, d'Attijariwafa Bank ou de Royal Air Maroc.Cette dimension, celle de la co-localisation et d’une "verticale" Europe Maghreb Afrique subsaharienne avait été mise en avant lors lors de la récente visite du Medef et de Pierre Gattaz début mars au Maroc. Quant au Maroc, il a fait, on le sait, de l'Afrique sub-saharienne, la pierre angulaire de sa diplomatie, notamment économique.
Nasser Djama
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