Les réflexions "officieuses" de Louis Gallois sur son rapport compétitivité
Le rapport compétitivité de Louis Gallois, commissaire aux investissements d’avenir et ancien patron d’EADS, relève du secret défense. Sa publication a été repoussée au 5 novembre. L’enjeu politique est fort, car ce rapport va lancer la démarche du gouvernement sur un volet très attendu. Un petit cénacle a toutefois eu droit à ses premières pistes.
La réunion a eu lieu il y a quelques semaines. Autour de la table, les membres du bureau de la Conférence nationale de l’industrie. Il y a là entre autres des présidents de fédérations industrielles et des syndicalistes. Louis Gallois est venu présenter, en avant-première, une version provisoire et "officieuse" de son rapport sur la compétitivité commandé par le gouvernement.
D’abord le constat. Ces dix dernières années, les marges des entreprises se sont fortement repliées. L’autofinancement des entreprises a reculé de 90 % à 60%. L’investissement porte de plus en plus sur le remplacement de machines au détriment de l’acquisition de nouveaux équipements. Pour redorer la compétitivité coût et la compétitivité hors coût, l’ancien patron d’EADS esquisse une série de mesure. "Beaucoup ont déjà été évoquées dans de précédents rapports", note un des présents.
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Parmi les pistes, le retour du commissariat général au plan ou un renforcement de la Conférence nationale de l’industrie. Louis Gallois propose aussi de développer des droits de vote double au-delà d’une certaine durée de détention des titres pour promouvoir un actionnariat stable des entreprises, création d’un PEA pour les PME. Sur la politique d’innovation, les pôles de compétitivité pourraient être réduits à une cinquantaine, contre 71 actuellement et placés sous l’autorité des régions.
Coût du travail
Reste la question du coût du travail. Devant la CNI, Louis Gallois a évoqué une piste : un transfert d’une partie des cotisations sociales vers d’autres impôts pour environ 30 milliards d’euros. A ce stade, l’allègement de charges pourrait être large. "Il pourrait concerner les salaires allant jusqu’à 3,5 SMIC, ce qui est très élevé", juge un syndicaliste présent.
"Louis Gallois a beaucoup insisté sur le fait qu’une partie de l’allégement profite aussi aux salariés", souligne un participant de la réunion. Pour s’assurer que l’allégement de charges n’alimente pas les dividendes des actionnaires, la mesure devrait aussi être évaluée afin de vérifier que l’amélioration des marges sert l’investissement des entreprises.
L’Elysée aurait opté pour une méthode différente. Selon le Monde, la baisse des cotisations sociales pourrait être progressive, à raison de 8 à 10 milliards d’euros de baisse annuelle de cotisations ciblées sur les salaires compris entre 1,6 et 2,2 SMIC pendant le quinquennat.
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