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Les ratés au redémarrage du nucléaire japonais, cinq ans après Fukushima
Le nucléaire japonais est au point mort depuis la catastrophe nucléaire qui a frappé le Japon. Un tribunal vient même d’ordonner la fermeture de deux réacteurs sur les trois qui fonctionnent actuellement.
A deux jours du sinistre anniversaire de la catastrophe de Fukushima, mercredi 9 mars 2016, un tribunal japonais a ordonné l'arrêt de deux réacteurs nucléaires pour raison de sûreté suite à la plainte de 29 habitants. Il s'agit des unités 3 et 4 de la centrale de Takahama, qui avaient été relancées il y a quelques semaines. Tout un symbole pour un pays qui disposait de 55 réacteurs en activité avant le tsunami et n’a réussi à en redémarrer que quatre depuis. L’un d’entre eux a été arrêté pour des problèmes techniques et deux autres vont suivre la même voie.
Or la nouvelle Autorité de sûreté nucléaire japonaise avait délivré le certificat pour redémarrer, malgré des normes plus sévères. Pour Kansai Electric Power, l’exploitant de ces réacteurs, une éventuelle autorisation après une mise en conformité prendra de nombreux mois.
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Au moment où commence le procès de trois dirigeants de Tepco - l’exploitant de la centrale de Fukushima - mis en examen pour négligence professionnelle ayant provoqué des décès, c’est un échec cinglant pour le Premier ministre conservateur Shinzo Abe, qui croit beaucoup en l’avenir du nucléaire pour produire une énergie bon marché. Il pensait pouvoir contrer les opposants avec la nouvelle Autorité de sûreté nucléaire japonaise, qui reprend le modèle français avec une indépendance nouvelle vis-à-vis du gouvernement.
Mauvaise nouvelle pour la France du nucléaire
Ce succès des 29 plaignants domiciliés non loin de la centrale de Takahama traduit l’opposition d'une partie grandissante de la population nippone à l’atome. Traumatisés par la catastrophe de Fukushima une majorité de japonais ne veut plus entendre parler de redémarrage des centrales nucléaires pour produire leur électricité surtout dans un pays sujet très régulièrement à des tremblements de terre.
Pour redémarrer les centrales, rien ne peut plus se faire sans l’accord de la population. "Le nucléaire ne peut plus être imposé, il doit être accepté via un processus démocratique", a prévenu Kazuo Kodaman, ambassadeur japonais à l’OCDE, lors de la présentation d’un rapport de l’Agence pour l’énergie nucléaire sur la catastrophe de Fukushima. Les trois réacteurs accidentés ne sont toujours pas sous contrôle
Les problèmes de santé qui se multiplient autour de Fukushima risquent de renforcer encore plus l’opposition de la population. Selon les derniers chiffres du gouvernement, 116 jeunes de moins de 18 ans auraient contracté un cancer de la thyroïde.
Dans ces conditions, un redémarrage massif des centrales de l’Archipel devient hypothétique. Et même s’il devait avoir lieu, il prendrait des années. Au-delà du débat sur l’énergie dans ce pays, c’est aussi la France du nucléaire qui pâtit de cette mise en sommeil des centrales japonaises. Malgré une promotion insistante du nucléaire tricolore de la part de nos gouvernants lors de leurs visites au Japon, le sauvetage de la filière française ne viendra pas à court terme de ce pays, qui compte pour 7% dans l’activité d’Areva sur la partie combustibles.
Olivier Cognasse
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