Les quatre grandes tendances du salon automobile de Francfort 2017
Le salon automobile de Francfort ouvre ses portes du 14 au 24 septembre et dès aujourd'hui aux professionnels. Un événement qui se veut la vitrine des avancées en matière de véhicule autonome et connecté, ou de nouvelles mobilités. Mais l’ombre du "Dieselgate" devrait continuer à planer dans les travées de cette grand-messe de l’automobile.
Un événement boudé par plusieurs constructeurs
La tendance était déjà à l’œuvre à l’occasion du Mondial de l’automobile de Paris en 2016. A l’image de son double français, cette nouvelle édition de l’IAA (Internationale Automobil-Ausstellung) devrait se caractériser… par son lot d’absents. Côté français, PSA a notamment décidé de ne pas envoyer ses deux marques Peugeot et DS. Seul Citroën représentera les couleurs du groupe au Lion, ainsi qu’Opel, désormais intégré au constructeur tricolore. Le Suédois Volvo a aussi pris la décision de faire l’impasse sur le salon de Francfort, ainsi que l’Italien Fiat et sa marque Jeep, ou encore Alfa Romeo. La faute au manque de rentabilité de ces événements, avancent depuis plusieurs années certains constructeurs.
De plus en plus de constructeurs préfèrent aux historiques salons de l’auto ceux réservés à la high-tech, à l’image du CES de Las Vegas où plusieurs fabricants ont fait état de leurs progrès en matière de véhicules connectés ou autonomes. "Ces nouveaux salons répondent à la révolution fondamentale du secteur", détaille Eric Kirstetter, associé au sein du pôle automobile du cabinet Roland Berger.
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La voiture autonome à l’honneur
Or c’est justement le nouvel esprit que veulent insuffler les responsables de l’IAA à leur 67e édition. Le salon de Francfort veut ainsi regrouper sous un même toit le numérique, la conduite autonome, le véhicule connecté ou encore les problématiques relatives à la mobilité urbaine. "Nous réunissons le salon de l'électronique de Las Vegas et le salon de l'auto de Detroit sous un toit", a certifié le président de la fédération automobile allemande (VDA), Matthias Wissmann, le 31 août. A côté des constructeurs ou équipementiers, les géants d’internet Google et Facebook seront présents, ainsi que le spécialiste des puces électroniques Qualcomm, très impliqué sur le véhicule électrique. BlaBlaCar, IBM ou TomTom seront également de la partie.
Autant d’acteurs qui deviennent incontournables dans la course au véhicule autonome. "On devrait observer dans les années à venir une accélération massive du nombre de partenariats entre les acteurs de l’automobile et les spécialistes du logiciel pour bâtir la voiture autonome", insiste Eric Kirstetter chez Roland Berger. Déjà, BMW, Intel et la société Mobileye qu’il a rachetée, rejoints dernièrement par Fiat, ont créé une alliance afin de mettre en circulation des véhicules autonomes à partir de 2021. En France, le groupe PSA s’est allié de son côté à l’éditeur de logiciel américain NuTonomy, créé par des universitaires du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et des consultants de McKinsey.
Les conséquences du "Dieselgate" en toile de fond
En Allemagne, le sujet est devenu un thème politique. Deux ans après le début du scandale des moteurs diesel truqués de Volkswagen, la crise du diesel s’est invitée dans la campagne électorale allemande. La "chancelière de l’automobile" Angela Merkel se retrouve donc à jouer les équilibristes dans un dossier qui mêle protection de l’environnement, défense du consommateur et protection de 80 000 emplois en Allemagne. Face à ses opposants, la responsable souffle donc le chaud et le froid, admettant que les décisions de la France et du Royaume-Uni de bannir les moteurs thermiques d’ici 2040 "vont dans le bon sens", tout en tentant de restaurer "la confiance dans le diesel". Début septembre, elle a d’ailleurs annoncé le doublement d’un fonds destiné à soutenir la lutte des communes contre la pollution, portant l’enveloppe totale à près d’un milliard d’euros.
Une problématique particulièrement prégnante ces dernières semaines en Allemagne, mais qui agite l’ensemble des pays européens. Conséquence: les constructeurs mondiaux devraient présenter leur lot de véhicules à l’occasion du salon de Francfort. Une façon de rétablir la confiance et de se plier à l’évolution de la demande. Côté allemand, Mercedes a notamment concocté un programme très "propre". La i3 électrique de BMW devrait s’offrir un restylage à Francfort, tandis que la firme allemande présentera une déclinaison à batterie pour sa marque Mini. Mercedes ne sera pas en reste puisque dans le copieux programme figurent des annonces autour d’un véhicule roulant à l’hydrogène ainsi qu’un concept-car Smart électrique et autonome.
La folie des SUV bat son plein
Le phénomène est loin d’être nouveau: à l’image de beaucoup de ses semblables, le salon de Francfort apparaîtra, pendant deux semaines, comme le temple des SUV et autres crossovers. Des véhicules dans l’air du temps et rentables pour les constructeurs. Le groupe Renault y présentera une nouvelle version de son Dacia Duster, avec à la clé la promesse de nombreuses améliorations.
Toujours côté français, la nouvelle marque de PSA, Opel, présentera son Grandland X. Une preuve de l’étroite relation qu’entretiennent déjà les deux constructeurs, puisque le véhicule est développé sur la même plateforme que la Peugeot 3008. Il est également produit au sein de l’usine française de Sochaux (Doubs). A leur image – et pêle-mêle – Kia, Honda, Seat, Skoda ou encore Jaguar présenteront leurs propres versions des désormais incontournables SUV.
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