Les prix de l'essence et du diesel vont-ils augmenter en 2019 ? Les réponses (floues) de l'IPFEN
La volatilité reste le maître mot sur les marchés du pétrole et du gaz dans le monde selon le dernier bilan 2018 de l’IFPEN. Les perspectives pour 2019 s’annoncent tout aussi floues.
Combien coûteront l’essence et le diesel en 2019 aux Français ? Autant le dire tout de suite, Didier Houssin, président de l’Institut français du pétrole énergies nouvelles (IFPEN), n’en sait rien. "Il y a un risque de volatilité sur les marchés, mais comme tous les ans", explique-t-il en introduction de la présentation du bilan et perspectives des marchés de l’énergie 2018/2019 de l’IFPEN. Seule constante, la demande qui continue à croître avec +1,4% attendu en 2019. Le cap symbolique des 100 Mb/j a été dépassé à la fin de l’année. Le cours du brut, lui, a oscillé entre 50 dollars par baril ($/b) et 86 $/b, soit quasiment 40 dollars d’écart, avec une moyenne pour le Brent à 71$/b.
Fourchette large entre 60$/b et 80$/B
Cette volatilité de 2018, qui restera valable en 2019, est liée autant aux marchés financiers et au contexte économique, qu’à la production de pétrole de schistes américain, et dans une moindre mesure à l’embargo américain sur l’Iran et au respect de la politique Opep/non Opep de gestion de l’offre. Elle risque d’être amplifiée par l’évolution incertaine de la production en Libye, au Nigéria ou au Venezuela mais aussi à la politique du Canada. Sur ces bases, le prix moyen du Brent pourrait s’établir entre 60 $/b et 80$/b en 2019. En fait "on n’en sait rien", reconnait Didier Houssin, qui rappelle que la seule chose sûre c’est que l’Opep s’est fixé un seuil bas de 50 $/baril à ne pas percer.
VOS INDICES
source
Du coup, à quoi s’attendre à la pompe en France ? Difficile à dire. L’IFPEN a calculé que la facture pétrolière et gazière française s’établirait entre 42 milliard d’euros (G€) pour un baril à 60 dollars US et 55 G€ pour un baril à 80$, contre 48 G€ en 2018 avec un prix moyen du 71 $ par baril. Elle serait dans tous les cas supérieure à celle de 2017 (39 G€) et de 2016 (33 G€), année exceptionnelle où le prix moyen avait chuté à 45$/b.
Nouvelles inconnues : la taxe carbone et les aléas climatiques
Et à la pompe ? Dans le scénario à 60$/b, le prix de l’essence et du diesel serait en recul de 8 à 9 centimes d’euro par litre. A 80$/b, le prix progresserait de 6 centimes. Ces prix tenant compte du gel de la hausse de la taxe carbone en 2019. Mais si la trajectoire est reprise, une taxe carbone à 50 euros la tonne correspondrait, au final, à une hausse de 11 centimes par litre.
En revanche, comme on le savait déjà, la hausse à l’automne du prix de l’essence et surtout du diesel n’était que très faiblement due à la taxe carbone (3ct/l seulement). Elle a été liée au prix du brut. Ce qui est moins connu c’est que le rapprochement des prix du diesel avec l’essence était moins dû aux taxes qu’à un épisode climatique cet été et à l’automne qui "a rendu plus difficile l’acheminement du gasoil, largement importé, par le Rhin vers l’Allemagne", explique Didier Houssin. En clair, les aléas climatiques pourraient rendre encore plus incertaine l’évolution des prix à la pompe !
SUR LE MÊME SUJET
Les prix de l'essence et du diesel vont-ils augmenter en 2019 ? Les réponses (floues) de l'IPFEN
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir