Les principaux résultats de l'évaluation par l'Arcep de l’empreinte environnementale des télécoms en France
L'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) a publié le 28 avril la première édition de son enquête « Pour un numérique soutenable ». Axée sur l’industrie télécom française, celle-ci résume l'évolution de l'empreinte environnementale des quatre principaux opérateurs télécom en France : Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR.
Le numérique représente aujourd’hui 3 à 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre selon les rapports du Shift Project et de Green IT, soit près du double de ce que produit le secteur aéronautique estimé à 2 %. Multiforme, ce secteur s’avère parfois ardu à décomposer, entre la production des différents terminaux – des smartphones en allant au data center, en passant par l’ordinateur portable – leurs usages et l’utilisation des réseaux fixes et mobiles.
Dans la première édition de son enquête annuelle « Pour un numérique soutenable », publiée le 25 avril, l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) s’attaque aux quatre principaux opérateurs télécoms français : Bouygues, Free, SFR et Orange. Au travers de l’analyse de l’évolution de leur empreinte environnementale sur des données collectées pour la période entre 2017 et 2020, l’Arcep propose trois premières catégories d’indicateurs, et les nuances qui les accompagnent.
« Un premier pas »
« C’est un premier pas pour avoir des indicateurs sur l’ensemble du numérique, nous sommes allés explorer les plus structurants pour commencer », détaille Anne-Laure Durand, cheffe de l’unité « observatoire des marchés » de l’Arcep. Et en premier lieu : les émissions de gaz à effet de serre. Celles-ci ont baissé sur l’ensemble des émissions directes des quatre opérateurs, mais Anne-Laure Durand alerte sur un effet en trompe l’œil : « Cette baisse est avant tout liée à l’optimisation des infrastructures des entreprises, c’est-à-dire de leurs flottes de véhicules et de leurs bâtiments. Sans compter le covid qui a conduit à la fermeture des boutiques une bonne partie de 2020. »
Dans le même temps, les émissions indirectes, liées à l’utilisation des réseaux télécoms sont en nette augmentation, en moyenne de 5 % par an. Entre 2017 et 2020, la consommation des données mobiles a été multipliée par trois.
La fibre, quatre fois moins énergivore que le cuivre
Autre indicateur, la consommation énergétique des différents réseaux. L’Arcep a pu établir des ordres de grandeurs entre les différentes technologies de communication. Ainsi, les réseaux mobiles 4G sont une à deux fois plus énergivores que les réseaux fixes, au sein desquels les réseaux cuivre ADSL sont quatre fois plus gourmands en énergie que la fibre. Quant à la 5G, elle fait l’objet de deux séries de travaux complémentaires, publiés en janvier 2022, aux résultats moins facilement généralisables.
« Il est difficile d’établir une comparaison directe entre les différents réseaux mobiles, parce que les équipements de 3G, 4G et 5G sont souvent indifférenciés. Par contre, ce que l’on a pu montrer, c’est que pour répondre à l’augmentation du trafic de données, dans les zones densément peuplées, il sera moins coûteux énergiquement parlant de déployer la 5G que de densifier les réseaux 4G », développe Adrien Haïdar, chef de l’unité « Analyse économique et intelligence numérique » à l’Arcep.
Les terminaux : 79% de l'empreinte carbone
Le dernier indicateur concerne les terminaux. Si ce n’est pas chez les opérateurs que se fait le gros du marché – seuls 38 % des terminaux sont vendus par les opérateurs – la question des appareils électroniques est incontournable. En effet, ils représentent à eux seuls 79 % de l’empreinte carbone du numérique, principalement au moment de leur fabrication. L’Arcep a évalué que sur les 8,1 millions de terminaux mobiles vendus, seuls 2 % étaient reconditionnés. Un chiffre bas, et qui n’atteint pas les 13 % de reconditionnés de ventes globales – qui laissait déjà place à l’amélioration.
Pour l’édition suivante de ce rapport, la prochaine étape sera de collecter des données chez les fabricants de terminaux, avant enfin de s’attaquer à l’autre gros morceau de l’empreinte environnementale du numérique : les datas centers.
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