Le polyamide PA 6.6, un polymère très utilisé par l’industrie automobile pour ses caractéristiques de résistance aux hautes températures, pourrait bientôt manquer. Les équipementiers plasturgistes tirent la sonnette d’alarme.
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L’inquiétude monte d’un cran chez les plasturgistes, fournisseurs de l’industrie automobile. Ils redoutent de ne bientôt plus pouvoir approvisionner leurs clients constructeurs en pièces sous capot moteur (systèmes d’alimentation d’air, de filtration et de refroidissement), ou en pièces d’intérieur comme des pédaliers et autres poignées de portes. En cause, le PA 6.6, un polyamide très apprécié pour sa résistance aux hautes températures, pourrait manquer l’an prochain. L’un de ses composants, l’adiponitrile, connaît en effet une pénurie. Seuls cinq sites dans le monde produisent la quasi-totalité de ce composant.
55 % des capacités européennes disponibles
Un manque d’investissement, depuis la crise de 2008, ajouté à des incidents récents explique une production en sous-régime. Conséquence : de nombreux chimistes comme Lanxess, DowDupont BASF, Solvay et Invista et Ascend, dont certains sont sous le coup de force majeure, ont interrompu leur production.
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Selon Armelle Dumont, déléguée générale du GPA (Groupement Plasturgie Automobile), qui rassemble 19 équipementiers anxieux, "les ruptures d’approvisionnement en PA 6.6 tiennent notamment à la fragilité structurelle du système d’approvisionnement. Actuellement, seules 55 % des capacités européennes de production de PA 6.6 sont disponibles. Or, la demande actuelle exigerait des augmentations de capacités de production", explique-t-elle. Surtout que l’automobile n’est pas la seule industrie à avoir recours à ce précieux polymère. Le secteur de l’électronique est également demandeur.
Une hausse des prix de 40 % depuis 2017
Dans ces conditions, les prix flambent. Ces dix-huit derniers mois, les équipementiers plasturgistes comme Faurecia ou encore Plastic Omnium ont vu le prix de la tonne de PA 6.6 augmenter de 1 500 euros. Si le GPA aimerait voir les industriels européens accélérer les investissements et rénover les lignes existantes, les plasturgistes sollicitent aussi l’aide de leurs clients pour répercuter les hausses de prix et accélérer les procédures d’homologation pour des produits de substitution. "Les processus de validation de nouvelles matières sont tels qu’il est très difficile de trouver des solutions alternatives à court terme", déplore Luc Messien, président du GPA.
Laurent Rousselle a intégré la rédaction de l’Usine Nouvelle en 2017. En charge de la rubrique Achats, il traite les produits de l’industrie. Il couvre aussi la transformation des plastiques et le packaging. Auparavant, il a passé une quinzaine d’années comme rédacteur en presse d’entreprise et comme localier.
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