Les pistes de l’OCDE pour relancer la croissance française
L’OCDE a remis ce mardi 19 mars son rapport sur l’économie française. Même si l’organisation appelle à ne "pas ajouter de la rigueur à la rigueur", elle plaide pour une liste de réformes pour simplifier et réduire les prélèvements obligatoires
Comment relancer la croissance française ? L’organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a remis ce mardi matin à Pierre Moscovici la liste de ses recommandations. Elles sont nombreuses. A court terme, "il ne faut pas ajouter de la rigueur à la rigueur", estime Angel Gurria, le secrétaire général de l’OCDE, qui table sur une croissance de 0,1 % en 2013 et estime nécessaire de laisser jouer les stabilisateurs automatiques. Mais au-delà, l’organisation plaide pour une baisse des dépenses publiques à moyen terme.
Pour y parvenir, l’OCDE suggère de "simplifier le système des prélèvements obligatoires et de transfert". La piste d’économie est non négligeable. Selon le rapport de l’organisation, les coûts de collecte des impôts en France, mesurés en pourcentage des recettes recouvrées, sont trois fois plus importants qu’en moyenne dans les pays de l’OCDE. « Une amélioration de la collecte et une simplification du code des impôts pourraient permettre des économies de l’ordre de 0,3 % de PIB », estiment les experts de l’OCDE.
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Sur la fiscalité, l’OCDE juge en revanche sévèrement la hausse de la taxation sur le capital mis en place par le gouvernement socialiste. Plutôt que d’aligner la fiscalité du capital sur celle reposant sur le travail, les experts estiment préférable de supprimer les nombreuses mesures de traitement préférentiel pesant sur les revenus de l’épargne.
Côté réduction des dépenses, "les dépenses publiques de santé pourraient être réduites de 1,3 % de PIB environ", en ne remboursant notamment que le prix des génériques. Autre piste d’économie : les petites communes pourraient être fusionnées tandis que l’OCDE plaide pour la suppression pure et simple des départements.
L’OCDE préconise aussi de rationaliser la politique de logement, de cibler les dépenses d'éducation sur l’école primaire et de rendre le SMIC progressif en fonction de l’âge, afin d’éviter l’éviction des jeunes du marché du travail.
Le ministre de l’Economie Pierre Moscovici s’est gardé de reprendre ces propositions à son compte. "Le diagnostic est convergent et partagé", a-t-il assuré, "notre stratégie a permis de préserver la croissance car les hausses d’impôts sur les plus riches pèsent moins que les baisses de dépenses à court terme. Mais à moyen terme, nous baisserons les dépenses grâce à des actions structurelles".
Solène Davesne
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