Les pétroliers veulent garder confiance en l'avenir
Marqués par une année de chute des cours, les professionnels de l’industrie pétrolière préfèrent se tourner vers l’avenir, avec une remontée des prix prévue dès la fin de l’année et de belles perspectives à l’horizon 2040.
Les pétroliers veulent vite tourner la page d’une année 2015 horribilis. "2015 a été une année particulièrement chahutée, avec des évolutions de prix jamais vécues jusqu’ici. Ce « contre-choc » pétrolier a eu des conséquences énormes sur les investissements, les jobs… Il y a un an, on ne s’y attendait pas !", a commenté jeudi 10 février le président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip), Francis Duseux.
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Les cours ont perdu la moitié de leur valeur (62,3 dollars en décembre 2014, 33 dollars en décembre 2015 sur le Brent), avant de reprendre un peu de vigueur depuis le début de l’année, ce qui enchante davantage les entreprises du secteur.
Vers un déficit de production
"La remontée des prix est simplement liée à l’accord de janvier. On est dans une situation très instable, cela peut aller dans un sens comme dans un autre ; néanmoins, il y a un engagement des pays producteurs, qui ont tous intérêt à calmer leur population locale et que les prix remontent", explique Francis Duseux à L’Usine Nouvelle. Il a, de plus, souligné le caractère exceptionnel de la décision russe de se rallier au gel de la production initié par l’Opep. Dès la fin de l’année, la situation du secteur devrait s’améliorer, estime Francis Duseux : "on s'attend à un rééquilibrage de l'offre et de la demande fin 2016, voire début 2017, avec une évolution conséquente des prix".
Les capacités de production, qui se sont élevées à 99,8 millions de barils en 2015, et la demande (94,5 millions de barils) devraient se rapprocher en 2016, avec des capacités de 99,3 millions de barils et une consommation de 95,6 millions de barils. "La courbe entre la capacité de production et la demande va se croiser d’ici à 2017. Suite à ces très fortes baisses de production, on risque de se retrouver par un déficit d’offre par rapport à la demande à l’horizon 2019/2020", complète le président de l’Ufip.
A l'horizon 2040, tout ira pour le mieux
A un horizon plus lointain, l’optimisme est, en revanche, de nouveau de mise. "Le pétrole restera la principale énergie à l’horizon 2040. Pour les besoins de mobilité, de transport de marchandises et d’alimentation de l’industrie chimique, le pétrole va rester indispensable dans les 40 à 50 ans qui viennent", s’enthousiasme Francis Duseux.
A cette échéance, le pétrole et le gaz représenteraient conjointement 50% du mix énergétique mondial, d’après les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie. La part du pétrole dans la demande d’énergie primaire en Europe reculerait légèrement, de 38% en 2013 à 34% en 2040. "Il y a des gens qui font croire que l’on pourra remplacer tout le pétrole, ce n’est pas vrai !", appuie Francis Duseux.
Franck Stassi
La fin des permis pétroliers en France, une décision "incompréhensible"
Annoncée le 12 janvier dernier, la décision de la ministre de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer Ségolène Royal d’interdire l’octroi de nouveaux permis pétroliers est, pour Francis Duseux, "incompréhensible". "On ne parle pas de pétrole de schiste, que de pétrole conventionnel ! Il faut assainir la situation : si le permis est clairement exprimé et si cela génère des emplois, où est le problème ? Il faut libérer les permis, et laisser les entreprises compétences investir. Je serai ravi si l’on retrouvait un deuxième Lacq", lance-t-il à L’Usine Nouvelle, en référence au gisement interrompu en 2013. Sous l’effet d’une taxation accrue, le prix du litre de gazole pourrait passer de 1,02 euro en 2016 à 1,80 euro en 2030, avertit-t-il.
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