Les Pays de la Loire misent sur les micro-algues
Le 16 octobre 2020, la Région Pays de la Loire a adopté une feuille de route complète concernant les micro-algues. Elle vise un investissement total compris entre 20 et 40 millions d’euros dans cette filière d’ici à 2027. L’utilisation des micro-algues s’est développée grâce à la spiruline qui possède une forte concentration en nutriments. Mais il existe de nombreuses autres espèces riches en protéines, oméga-3, anti-oxydants ou de nombreuses autres propriétés qui représentent « des réponses aux enjeux actuels de transition environnementale, alimentaire et énergétique », a constaté le Conseil régional. C’est pourquoi elle cherche à mobiliser une quarantaine d’acteurs au travers de dix grandes actions : développer les usages en fonction des atouts ligériens et des marchés ; faire connaître les micro-algues au grand public avec un plan de communication mis en place en 2021 ; déployer les actions de lobbying ; animer la filière avec la réalisation d’une cartographie des compétences ; soutenir la création et le développement d’entreprises via des appels à projets ; adapter la formation aux besoins des acteurs qui seront définis en 2021 ; augmenter le rayonnement scientifique et la collaboration avec les entreprises ; fédérer et incarner l’excellence des acteurs autour de la plateforme de recherche AlgoSolis de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) ; mettre en réseau une souchothèque régionale ; et développer des partenariats nationaux et internationaux stratégiques. « Notre objectif est de tracer une trajectoire collective pour impliquer chaque année de plus en plus d’entreprises, d’acteurs académiques et d’utilisateurs de solutions basées sur les micro-algues et affirmer ainsi notre Région comme source de solutions face aux transitions environnementale, alimentaire et énergétique », a commenté Christelle Morançais, présidente de la région des Pays de la Loire.
Une filière prometteuse
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Cette filière est en plein essor. Rien que dans les Pays de la Loire, elle représente 92 entreprises dont 51 producteurs et regroupe 400 emplois. La culture de ces micro-organismes pourrait être un véritable avantage dans la lutte contre le changement climatique. « Dans certaines productions, on utilise des intrants qui sont ensuite rejetés et qui peuvent être utilisés dans la production de micro-algues. C’est le cas notamment de l’azote et du CO2. De nombreuses recherches et des projets sont en cours sur le sujet », a déclaré Claire Hugues, conseillère régionale et membre de la commission Agriculture, pêche et mer. Les micro-algues sont facilement cultivables – en eau douce comme en eau de mer – et peuvent être utilisées dans de nombreuses applications : alimentation humaine et animale, cosmétique, biomatériaux ou encore biocarburants. Plusieurs projets pilotes auraient été lancés dans tous les départements des Pays de la Loire.
Au niveau national, nombreuses sont les innovations autour des micro-algues. Fermentalg, société libournaise, les exploite pour produire des huiles ou encore pour dépolluer l’air urbain. Microphyt est spécialisé dans la nutraceutique et cultive ses algues dans l’Hérault grâce à des photobioréacteurs. En ce qui concerne le domaine énergétique, le CEA cherche à produire des biocarburants grâce aux micro-algues, en association avec Total à Cadarache (Bouches du Rhône).