Les opérateurs de transport public vent debout contre la hausse de la TVA
L’Union des transports publics et ferroviaires a convié la presse pour évoquer une situation difficile, aggravée par l’augmentation de la TVA. Une taxe qui pourrait remettre les Français dans leur voiture.
Les opérateurs du transport public sont vent debout contre la hausse de la TVA qui touchera leur secteur en passant de 7 à 10 %. Si les professionnels du cinéma ont obtenu gain de cause, l’Union des transports publics et ferroviaires (UTP) reste assujettie à cette hausse.
Même son président Jean-Marc Janaillac - également patron de Transdev -, proche de l’Elysée, n’a pu faire infléchir la position du gouvernement. Pourtant, cette hausse va encore atteindre le pouvoir d’achat des usagers avec une répercussion sur le billet de transport. Pour Jean-Pierre Farandou, le président du directoire de Keolis et vice-président de l’UTP, "la France a la chance d’avoir trois grands champions parmi les 5 premiers mondiaux. Il ne faut pas casser le jouet. Et l’augmentation du ticket de métro a autant d’impact négatif que pour la baguette de pain."
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Aujourd’hui, l’UTP avec le GART et les associations d’usagers demandent au gouvernement non pas d’annuler cette hausse, mais de revenir à 5 %. Chacun met en avant le fait que cette hausse de la TVA pourrait précipiter une partie des usagers actuels des transports publics dans leur voiture, avec toutes les conséquences environnementales que cela suppose.
"Captation du foncier"
Le patron de Keolis a d’ailleurs une idée pour trouver de l’argent : "la captation du foncier. Est-ce que c’est la prochaine bataille ? Je rappelle que la plus-value foncière liée à la construction de la LGV Méditerranée sur l’immobilier marseillais est de 30 à 35 %, soit la moitié du coût total de la construction cette ligne". Les tramways ou une station de métro dans les villes ont également un impact important sur les prix du foncier.
Les opérateurs sont-ils en train de tirer la langue ? Leurs effectifs ont augmenté de 1,9 % en 2012, soit une création nette de 842 emplois pour 2 700 embauches. L’UTP met en avant le fait que le trafic a augmenté de 40,3 % en dix ans, que la surface desservie a explosé (+ 55 %) vers le périurbain. "Mais les dépenses augmentent plus vite que les recettes", s’inquiète-t-on à l’UTP. Les chiffres sont sans appel. Le ratio recettes/dépenses est passé de 39 % à 31,5 % entre 2002 et 2012. Pendant cette période, de l’autre côté du Rhin, la tendance a été inverse en progressant de 41,9 % à 48,3 %.
La schizophrénie des régions
La principale cause de cette dégradation est la baisse de la tarification des transports routiers de voyageurs urbains et interurbains de 4 % (2002-12), alors que les l’enlèvement des ordures ménagères a fortement progressé (+ 66 %) et que les cantines scolaires ont augmenté de 22 %.
A terme, le danger est la contraction de l’offre de transport. Et les opérateurs sont toujours exclus du ferroviaire. En aparté, Jean-Marc Janaillac, le président de l’UTP et de la société Transdev ne comprend pas "la schizophrénie des régions à propos des TER." Sous-entendu : ils se méfient de la SNCF et de l’opacité de sa gestion, mais ils ne veulent surtout pas changer d’opérateur.
Olivier Cognasse
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