Les nouveaux défis de l'institut de recherche technologique Jules Verne
L'institut de recherche technologique (IRT) Jules Verne a installé 15 millions d'euros de machines dans les technocampus nantais et va continuer à investir. Il compte sur ces équipements pour commencer à générer du chiffre d’affaires.
L'IRT Jules Verne, l'institut de recherche technologique basé à Bouguenais (Loire-Atlantique) va commencer à générer ses premiers revenus liés à la recherche sous contrat et en prestations. "C'est maintenant que nous prenons ce virage", mentionne Stéphane Cassereau, directeur de ce centre de recherche industriel mutualisé dédié au manufacturing. L'ambition est d'atteindre 30 % de ressources propres en 2030, soit près de 10 millions d'euros. En 2017, le chiffre d'affaires devrait atteindre 1 million d'euros, puis 2 millions en 2019. Il est désormais admis que l'autofinancement des IRT, envisagé lors du lancement de ces instituts, ne pourra être atteint.
15 millions d'euros de machines
Fondé il y a 4 ans, l'IRT Jules Verne fonctionne avec un budget annuel de 25 millions d'euros. Sa centaine de salariés a fait naître 50 projets et suscité 15 millions d'euros d'investissements, au rythme de 3 à 4 millions chaque année. Cela lui a permis d'installer un atelier composite complet, des outils pour les procédés mécaniques, de formage et de fabrication additive sur les technocampus de Bouguenais. Les investissements vont se poursuivre mais dans une moindre mesure, de l'ordre de 2 à 3 millions d'euros par an. "L'ambition est de faire tourner aux mieux les équipements dont nous disposons sur des projets de recherche et sur des prestations techniques", souligne Stéphane Cassereau.
Fabrication additive
La stratégie de l'IRT Jules Verne vise désormais à développer de gros projets autour des filières nationales de l'aéronautique et de l'automobile, précisément sur les thermoplastiques et la fabrication additive. Pour cela, l'IRT Jules Verne s'est rapproché de ceux de Toulouse, de Metz et de Paris pour faire jouer les complémentarités de chacun (élaboration des matériaux, des poudres, nouveaux procédés…). "Ces quatre IRT ont engagé 30 millions d'euros de projets sur la fabrication additive métallique et plasturgie, indique Stéphane Cassereau. L'ambition est d'en engager encore 30 millions d'euros." A lui seul, l'institut de Bouguenais vient de faire démarrer un projet de 6 millions d'euros sur la fabrication additive plastique avec la filière aéronautique.
Ouvrir la porte aux PME
Autre axe stratégique : ouvrir davantage l'IRT aux PME. Elles sont actuellement une vingtaine, "l'objectif est d'arriver à plus de 50 PME dans les trois ou quatre ans", affirme Stéphane Cassereau. Le rapprochement avec les grands centres de recherche européen demeure une priorité. L'ambition est de capter ainsi des financements du programme Horizon 2020, à l'instar de l'accord passé en 2014 avec la Fraunhofer Gesellschaft, en Allemagne. L'IRT aimerait désormais se rapprocher des Catapult centres, au Royaume uni, en dépit du Brexit, et des espagnols de Tecnalia.
Grands projets
Les grands projets demeurent. La construction du campus de l'apprentissage devrait démarrer début 2017 bien que le concours d'architectes n'a pas encore été lancé. Le projet de technocampus acoustique et vibration au Mans semble avoir le soutien de la région Pays de la Loire. Valeo pourrait en être un grand partenaire. Quant au technocampus "Energie des océans", les études de programmation sont en cours et pourraient aboutir à une décision à l'été 2017. L'idée est d'élargir le cercle initial (General electric, EDF, et IRT) à d'autres acteurs, dans la logique des autres technocampus.
Emmanuel Guimard
Les nouveaux défis de l'institut de recherche technologique Jules Verne
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir