Les moins de 34 ans prêts à lâcher leurs opérateurs télécoms au profit de Apple ou Samsung
Selon une étude du cabinet de conseil Oliver Wyman, les opérateurs télécoms sont dans une situation de plus en plus délicate. Les moins de 34 ans n’auraient pas d'état d’âme à les abandonner pour aller chez Apple ou Samsung. Mais ils ont une opportunité de remonter la pente : devenir le tiers de confiance de la data.
Une conclusion pour le moins inquiétante pour l’avenir des opérateurs télécoms. Alors qu’ils voient l’essentiel de la valeur captée par les géants du numérique, ils sont perçus comme interchangeables avec les constructeurs de mobiles. Du moins auprès de la population la plus jeune.
Selon une étude du cabinet de conseil Oliver Wyman, les moins 18 à 24 ans seraient prêts à 49% à lâcher leurs opérateurs télécoms traditionnels pour aller chez Apple ou Samsung si ces derniers se lançaient dans les services télécoms. La proportion passe à 38% pour la tranche d’âge de 25 à 38 ans et à 33% pour celle de 35 à 44 ans. "L’âge de 34 ans apparaît comme une césure, analyse Emmanuel Amiot, partenaire chez Oliver Wyman en France. En dessous, les gens interrogés préfèreraient aller chez le constructeur de leur matériel. Au dessus, ils restent attachés à leurs opérateurs télécoms traditionnels."
Les géants d'internet tirent les marrons du feu
Cette perception traduit la situation de plus en plus délicate dans laquelle les opérateurs télécoms se trouvent. Ils doivent investir toujours plus pour générer le même chiffre d’affaires, ce qui se traduit par des marges en déclin. "Ils investissent environ 500 milliards de dollars par an, l’équivalent de tout le chiffre d’affaires des géants de l’internet, commente Mohsen Toumi, partenaire au cabinet en France. Mais ce sont les acteurs de l’internet qui en recueillent l’essentiel du fruit en termes de bénéfices et de valorisation boursière."
En France, les investissements dans la fibre optique devraient croître de 20% par an, passant de 6,7 milliards d’euros en 2018 à 8,1 milliards de dollars en 2020. A cela s’ajoutent l’extension des réseaux mobiles 4G avec l’installation de 7 000 nouvelles antennes d’ici 2022 et le déploiement massif de la 5G à partir de 2022. La 5G représentera un fardeau d’autant plus lourd qu’elle nécessite deux à quatre fois plus d’antennes pour la même couverture que la 4G.
"Mais, ce sont les acteurs d’internet qui tireront les marrons du feu et non pas les opérateurs télécoms qui investissent dans le dur, prévient Emmanuel Amiot. Sans un changement de régulation, cette évolution continuera dans ce sens."
Besoin de plateforme de fédération des identités numériques
Les opérateurs télécoms disposent toutefois d’une opportunité pour se remettre au centre des consommateurs : la révolution de la data. "La production de données devrait croître de 25% par an dans les 10 ans à venir, avertit Emmanuel Amiot. Chaque client a une centaine de comptes internet. Se pose alors la question de sécurisation des data personnelles. Après les banques, les opérateurs télécoms sont vus comme les acteurs à qui les consommateurs français font le plus confiance pour gérer et sécuriser leurs données dans le cadre du RGPD. Bien entendu, il faudra trouver le bon curseur entre protection et valorisation des données à l'avantage du client. "
Cette relation de confiance peut être assurée par des plateformes de consolidation et fédération des identités numériques comme celle de WeChat en Chine ou Verimi en Allemagne. "Quid de ce qui peut passer en France, s’interroge Emmanuel Amiot. Il y a besoin d’un Amadeus en Europe de la fédération d’identités pour à la fois protéger les data et favoriser l’innovation. Cela permettra aux opérateurs télécoms de sortir de la commoditisation par la valorisation de la relation client. "
Les moins de 34 ans prêts à lâcher leurs opérateurs télécoms au profit de Apple ou Samsung
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