Le troisième rapport de l’Observatoire des prix et des marges, dévoilé le 4 décembre, montre une augmentation de la marge nette des distributeurs dans plusieurs rayons, notamment dans la charcuterie et les produits laitiers. Dans le même temps, les prix en magasins sont restés stables, ne tenant pas du tout compte de l’évolution des cours des matières premières.
Certes l’évolution est timide, mais la grande distribution a bien vu ses marges nettes progresser en 2012 par rapport à 2011. C’est un des constats livrés par le troisième rapport annuel de l’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires. Dans le secteur de la charcuterie, la marge nette après impôts, a bondi de 4,7 % du chiffre d’affaires en 2011, à 5,8 % en 2012. Dans le secteur des produits laitiers, la marge est passée de 1,9 à 2,4 % du chiffre d’affaires, tandis que dans la volaille, elle a augmenté plus timidement de 5,1 à 5,3 % du chiffre d’affaires en 2012. Seul bémol, le rayon boucherie, toujours dans le rouge, malgré un léger mieux : une perte nette de 0,8 % du chiffre d’affaires en 2012 contre 0,9 % de perte en 2011.
Des prix stables en rayons
"Les filières agroalimentaires, que cela soit les industriels et les distributeurs, ont joué un rôle d’amortisseur incontestable dans le choc de croissance des prix des matières agricoles", a souligné le 4 décembre, lors de la présentation du rapport, Philippe Chalmin, le président de l’Observatoire. "Globalement, le consommateur français constate une assez forte stabilité des prix de vente en magasins, sans transmission de l’évolution des cours des matières agricoles, contrairement à ce que l’on observe en Allemagne", a-t-il ajouté.
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Lait : des marges brutes en hausse chez les industriels
Dans le secteur laitier, le prix moyen du lait UHT est resté stable en GMS, à 0,73 euro par litre, entre le 1er semestre 2012 et le 1er semestre 2013. Pourtant, la répartition des marges a bien évolué. Contrairement à une idée reçue, la marge brute des industriels a bien progressé sur la période, passant de 0,26 euro/ litre à 0,31 centime/litre, revenant ainsi à son niveau du 1er semestre 2011. La marge brute des distributeurs est restée stable à 0,31 euro, tandis que le coût d’achat de la matière première par les industriels a reculé de 0,27 à 0,22 euro par litre entre le 1er semestre 2012 et le 1er semestre 2013. "Je trouve anormal que le prix du lait en Europe soit déterminé par le prix des enchères de Fonterra (ndlr : groupe néozélandais) au niveau mondial. L’Europe, qui exporte très peu de sa production laitière, aurait dû mettre en place un prix représentatif du lait", a lancé Philippe Chalmin.
Dans le porc, la situation apparaît particulièrement périlleuse pour les élevages. Le prix moyen payé aux exploitations agricoles ne couvre plus du tout les coûts de production. Sur le premier semestre 2013, le prix moyen du porc a atteint 1,57 euro par kilo de carcasse, contre 1,69 pour le coût de production. "Il n’y a aujourd’hui plus beaucoup de marges d’ajustement. A force d’être sur le fil du rasoir, il finit par casser", a-t-il déclaré, faisant allusion aux difficultés de nombreuses entreprises notamment dans la viande. "L’ensemble des opérateurs est à la limite du supportable", a martelé Philippe Chalmin, prêchant pour davantage de dialogues dans les filières pour répercuter les hausses des matières premières. Pour lui, la filière bovine est "paradoxale", avec son double système "laitier" et "allaitant". "Personne n’y est content et personne ne gagne sa vie", a-t-il déclaré.
Adrien Cahuzac
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