Les marchés européens ont ouvert sur une note hésitante
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes ont ouvert sur une note hésitante vendredi, tandis que le dollar poursuit son recul dans la crainte qu'une fermeture prolongée des services fédéraux pour cause de blocage des négociations budgétaires ne finisse par freiner la reprise économique.
Alors que les services fédéraux non essentiels sont fermés depuis mardi faute de budget, aucun terrain d'entente n'est en vue entre républicains et démocrates. Les investisseurs redoutent que cette situation compromette les négociations sur le relèvement du plafond de la dette de l'Etat fédéral d'ici le 17 octobre, date-butoir fixée par le gouvernement pour parvenir à un accord et éviter un défaut des Etats-Unis.
À Paris, l'indice CAC 40 gagne 0,07% à 4.130,93 points vers 7h20 GMT. À Francfort, le Dax perd 0,16% et à Londres, le FTSE cède 0,21%. L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 recule de 0,08% et l'indice plus large FTSE 300 abandonne 0,2%.
Après avoir touché un pic de cinq ans en septembre, le FTSE 300 a perdu 2,6% en deux semaines en raison des crises politiques aux Etats-Unis et en Italie.
Le président Barack Obama a rencontré les leaders démocrates et républicains au Congrès mais il a réaffirmé qu'il ne céderait pas à la pression des républicains pour un report ou un retrait de son programme Obamacare en échange d'une réouverture des administrations fédérales.
"Tandis que les répercussions d'un 'shutdown' ne semblaient pas trop inquiéter les marchés jusqu'à présent, la rigidité des politiciens commence à éveiller des craintes pour le débat sur le plafond de la dette", écrit Jonathan Sudaria, trader chez Capital Spreads, dans une note à ses clients.
En raison du "shutdown", le rapport sur l'emploi de septembre, statistique surveillée de près par la Réserve fédérale pour décider ou non de commencer à réduire le rythme de ses rachats d'actifs, ne sera pas publié ce vendredi.
Deux responsables de la Fed ont mis en avant les conséquences pour la croissance qu'aurait un "shutdown" prolongé et à fortiori un défaut de paiement et noté que la banque centrale maintenait une politique accommodante pour compenser l'impact négatif du blocage à Washington.
L'Italie restera au centre de l'attention ce vendredi. Une commission sénatoriale lancera probablement la procédure de déchéance de Silvio Berlusconi de son mandat de sénateur, dans la foulée de sa condamnation pour fraude fiscale.
La Bourse de Milan reprend encore 0,25%.
Deutsche Telekom gagne 2%, plus forte hausse de l'EuroStoxx 50, alors qu'UBS a relevé sa recommandation sur la valeur de "neutre" à "achat".
Sur le marché des changes, l'euro se traite autour de 1,3627 dollar, soutenu par de bons indicateurs économiques pour la zone euro la veille. La devise européenne se rapproche de son plus haut niveau de l'année à 1,3711 dollar.
Le yen réagit peu à la réunion de la Banque du Japon et se maintient près de ses plus hauts niveaux en cinq semaines contre le dollar, à 97,18.
La Banque du Japon a maintenu comme prévu sa politique monétaire accommodante en réaffirmant que la troisième économie mondiale reprenait de la vigueur modérément. Elle a maintenu son engagement pris en avril de doubler la base monétaire pour parvenir à un taux d'inflation de 2% d'ici deux ans.
Le baril de Brent est passé sous la barre des 109 dollars, toujours alourdi par la crainte que le "shutdown" à Washington n'affecte la demande de pétrole. Toutefois, un cyclone dans le Golfe du Mexique a limité les pertes.
Juliette Rouillon pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat