Les livraisons de smartphones de Sony ont fondu de moitié en 2018
Après un retour au vert en 2017, les mobiles de Sony plongent à nouveau dans le rouge avec une perte d’exploitation de plus de 900 millions de dollars en 2018. Les livraisons de smartphones Xperia ont fondu de moitié à moins de 7 millions d’unités. En cinq ans, le géant japonais de l’électronique a cumulé dans cette activité emblématique un déficit de 3,4 milliards de dollars.
L’année 2017 n’aura été qu’un répit pour les mobiles Xperia de Sony. Après un retour au vert, cette activité emblématique du groupe japonais d’électronique plonge à nouveau dans le rouge avec une perte d’exploitation de 914 millions de dollars en 2018, contre un bénéfice d’exploitation de 16,5 millions de dollars selon les calculs de L’Usine Nouvelle. Les livraisons de smartphones Xperia ont fondu de moitié à 6,9 millions d’unités en 2018, contre 13,7 millions un an auparavant. Le chiffre d’affaires correspondant a plongé de 35,6% à un peu moins de 5 milliards de dollars.
Un cauchemar interminable
Au début des années 2010, Sony considérait ses mobiles Xperia comme une activité hautement stratégique. Sous la houlette de son nouveau PDG Kazuo Hirai (2012-2018), le groupe, alors en pleine débâcle dans la télévision, voulait en faire le moteur de son rebond, le porte-étendard de ses matériels d’électronique grand public et le vecteur de promotion de ses activités dans les contenus de loisir (musique, cinéma, jeux vidéo… etc.). Malgré des investissements considérables en design, R&D et marketing, et les tentatives de synergies avec les autres activités de l’entreprise, il n’a jamais réussi à en faire un business pérenne et rentable.
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Le rêve de départ s’est transformé en un cauchemar interminable. Le naufrage est vertigineux. Après avoir culminé à 40 millions d’unités en 2014, les livraisons de smartphones Xperia sont tombées à 29,4 millions en 2015, à 15,1 millions en 2016, à 13,7 millions en 2017 puis à 6,9 millions en 2018. Sur les cinq dernières années, cette activité a toujours été déficitaire à l’exception d’un léger répit en 2017. Pendant cette période, elle a cumulé 3,4 milliards de dollars de pertes selon L’Usine Nouvelle.
Terrible débâcle du Japon
Les déboires de Sony témoignent de la terrible débâcle des constructeurs japonais dans les mobiles. A l’avènement de la 3G au début des années 2000, l'archipel nippon comptait pas moins de treize constructeurs dans ce domaine. L’arrivée de la 4G leur a été fatale. Il n’en reste plus aujourd’hui que trois : Sony, Sharp et Fujitsu. Les autres ont été contraints soit de jeter l’éponge (cas de NEC, Hitachi, Casio, Mitsubishi Electric, Epson, Sanyo, Toshiba et Kenwood), soit de se replier sur la niche des terminaux durcis pour entreprises (cas de Kyocera et Panasonic).
Sony a un exercice fiscal décalé qui se clôture en mars. Selon les calculs de L’Usine Nouvelle, le groupe a terminé 2018 avec un chiffre d’affaires en baisse de 1% à 77,8 milliards de dollars et un bénéfice d’exploitation en recul de 3,3% à 7,6 milliards de dollars. La diversité de ses activités, avec une présence aussi dans l’électronique grand public, les semi-conducteurs et les contenus de loisirs, amortit le choc des mobiles.
Sony n'est pas le seul grand acteur à rencontrer des difficultés chroniques dans les mobiles. La morosité touche aussi d'autres grands groupes d'électronique, dont le coréen LG Electronics, le taïwanais HTC ou encore les chinois Lenovo et TCL.
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