Les liseuses électroniques prennent de l'importance aux États-Unis
Beaucoup moins médiatisés que l'iPad d'Apple ou la Galaxy de Samsung, les "e-readers" n'en remportent pas moins un franc succès outre-Atlantique, selon Pew Internet & American Life Project. Dans une récente enquête, menée auprès de 2277 adultes âgés de plus de 18 ans, l'institut de recherche souligne que le pourcentage d'Américains en possession d'un lecteur de livres numériques, comme le Kindle d'Amazon ou le Nook du libraire Barnes & Noble, est passé de 6% à 12% en six mois seulement, de novembre 2010 à mai 2011.
En comparaison, les tablettes, qui ont connu une ascension fulgurante jusqu'à la fin 2010, verraient aujourd'hui ralentir leur adoption par la population américaine : 8% des personnes interrogées déclarent posséder une tablette en mai 2011, contre 7% en janvier 2011.
Il ne faut pas y voir un retournement de tendance, selon Stephen Belfond, fondateur d'i-Gutenberg, un éditeur spécialisé dans les "livres augmentés" tirant "parti des ressources offertes par les supports multimédia". "La guerre entre les tablettes et les liseuses est un faux problème", explique-t-il. "Les deux mondes convergent. L'iPad 2, plus léger que son aîné, est bien adapté à la lecture de livres. On sait aussi qu'Amazon prépare une tablette. Et que les liseuses les plus connues, le Nook Color par exemple, sont en train d'être enrichies de nombreuses fonctionnalités multimédia, comme les tablettes."
La France, éloignée du mouvement
Les raisons de ce rapprochement sont simples, d'après Marc Leiba, consultant de l'Idate spécialisé dans les contenus numériques. "Il y a finalement peu de lecteurs qui lisent suffisamment pour être prêts à investir de l'ordre de 100 à 200 euros dans un e-reader", explique-t-il. "Certaines associations d'éditeurs estiment que le pourcentage d'individus lisant plus de 10 à 15 livres par an, et donc susceptible d'être intéressés, ne dépasse pas 10%. Le terminal dédié, restreint au livre numérique, n'a pas donc pas de sens économique." Et il n'est pas surprenant que Barnes & Noble ait choisi d'élargir les fonctionnalités du Nook pour toucher une frange plus large de la population.
La France est quant à elle pour l'instant restée très éloignée du mouvement. Fin 2010, le cabinet Idate place les États-Unis en pôle position, avec des ventes d'e-books estimées à 594 millions d'euros, devant le Japon (527 millions). Mais il souligne que "les marchés européens demeurent relativement modestes", malgré de fortes croissance (de l'ordre de 80%).
Selon Marc Leiba, l'explication tient à la pauvreté des catalogues de livres numériques et aux prix élevés de ces ouvrages. Aux États-Unis, le spécialiste rappelle que "lorsqu'Amazon a sorti son premier Kindle en 2007, il s'est lancé d'emblée avec un terminal connecté, mais aussi avec un catalogue de 90.000 titres, dont les 100 meilleures ventes du classement du New York Times. Et il a accepté de vendre ces livres à perte dans un premier temps pour faire décoller le marché".
Or de ce côté-ci de l'Atlantique, "les prix des livres électroniques restent beaucoup trop élevés". En moyenne, on estime qu'un livre électronique n'est que 20 à 25% moins cher que sa version papier en France. Ce n'est pas suffisant pour convaincre les foules...
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