Les investisseurs sont encore loin d'avoir repris confiance
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À Paris, le CAC 40 affiche en clôture un repli de 3,32% (134,49 points) à 3914,31. A Londres, le FTSE 100 a perdu 4,34% et à Francfort, le Dax a reculé de 2,1%.
L'indice EuroStoxx 50 a cédé 2,47%, le FTSEurofirst 300 4,32% et le Stoxx 600 4,3%. Ce dernier a ainsi effacé la majeure partie du rebond amorcé sur les deux séances précédentes.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi dans le rouge, le Dow Jones abandonnant 1,18%, le Standard & Poor's 500 1,13% et le Nasdaq Composite 1,4%. Le Dow est brièvement passé sous 18.500 points pour la première fois depuis novembre 2016.
Alors que la pandémie de coronavirus continue de s'étendre sur tous les continents et que son bilan continue de monter, l'Allemagne a présenté un plan de soutien à l'économie dont le montant global, crédits et garanties confondus, pourrait dépasser 750 milliards d'euros.
La Fed, elle, a dévoilé de nouvelles mesures et un dispositif sans précédent pour soutenir le crédit au entreprises et aux ménages.
Mais le Congrès et la Maison blanche peinent toujours à s'accorder sur un plan de relance budgétaire.
"Voir la Fed agir rapidement en apportant un soutien essentiel à des compartiments du marché et de l'économie sous tension est encourageant", commente Anna Stupnytska, directrice Macro chez Fidelity International. "Mais à ces efforts doivent correspondre des paquets budgétaires bien plus importants, qui devront eux aussi soutenir l'économie dans la crise actuelle mais aussi - et c'est important - lors de la reprise."
"Pour que l'économie américaine soit en mesure de sortir sans trop de séquelles de la crise et de la récession en cours, des interventions plus radicales seront nécessaires dans les mois à venir", ajoute-t-elle.
VALEURS
En Europe, la baisse n'a épargné aucun secteur, les replis les plus marqués touchant le compartiment du transport et du tourisme (-7,67%), celui de l'alimentation et des boissons (-5,61%) et celui de l'industrie (-6,08%).
Safran (-13,84%) et Airbus (-13,77%) accusent les plus fortes baisses de l'EuroStoxx 50. L'avionneur a suspendu ses prévisions, renoncé à sa proposition de dividende et augmenté ses lignes de crédit disponibles de 15 milliards d'euros.
Parmi les rares hausses du CAC 40, Total a pris 6% après l'annonce d'une réduction de ses investissements et du gel de ses rachats d'actions.
LES INDICATEURS DU JOUR
En Europe, l'indice de confiance du consommateur pour la zone euro ressort en baisse de cinq points à -11,6 en première estimation et en repli de 4,5 points dans l'ensemble de l'Union à -10,4.
CHANGES
Les nouvelles annonces de la Fed ont fait reculer le dollar, jusqu'alors orienté à la hausse: l'indice mesurant les fluctuations du billet vert face à un panier de devises de référence, qui progressait de 0,3%, a ensuite cédé jusqu'à 0,8% avant d'effacer ses pertes.
Au moment de la clôture en Europe, il était pratiquement à l'équilibre et l'euro se traitait en hausse de près de 0,4% à 1,0735 après être tombé sous 1,0640 en début de journée.
La livre sterling, reste orientée en forte baisse, de plus de 1,4% face au dollar et de près de 2% face à l'euro.
TAUX
Sur les marchés obligataires, le repli vers les valeurs refuges se traduit par une baisse des rendements américains: celui des Treasuries américains à dix ans chute de 15 points à 0,761% après un bref passage sous 0,7%.
En Europe, celui du Bund allemand de même échéance a cédé trois points à 0,37%.
PÉTROLE
La multiplication des mesures de confinement, aux Etats-Unis notamment, continue de peser sur le marché pétrolier, brut et produits raffinés confondus: le Brent abandonne 4,67% à 25,72 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 1,46% à 22,30 dollars.
Quant au contrat à terme sur l'essence américain, il chute de plus de 20% et a inscrit un nouveau plus bas historique à 0,4676 dollar le gallon.
(Marc Angrand)