Les industriels proposent d’arrêter de taxer les "pigeons" et les "mules"
L’idée d’une baisse progressive des charges sociales de 8 à 10 milliards par an, envisagée par l’Élysée, ne convainc pas les industriels qui veulent leur choc de compétitivité. Pour éviter le coup de frein aux investissements , ils s’associent à la fronde des jeunes entrepreneurs en se projetant en "mules" plus qu’en "pigeons".
Des bons et des mauvais points. Quatre mois après le changement de gouvernement, le groupe de fédérations industrielles (GFI) a dressé son bilan de la politique industrielle menée. Il fait preuve de mansuétude, même si "l’industrie française est fébrile".
Car les industriels ont des espoirs de changement. C’est peu dire que Pierre Gattaz, le président du GFI, attend beaucoup de la remise du rapport Gallois sur la compétitivité, qui devrait être rendu public le 5 novembre. "Ce sera un symbole très fort que l’on a pris en compte le problème du coût du travail", juge le patron.
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Sur la méthode, les industriels ne sont pourtant pas sur la même longueur d’onde que l’Élysée. Le gouvernement pencherait pour un transfert progressif de 8 à 10 milliards d’euros de cotisations sociales chaque année, réparti sur tout le quinquennat. Les industriels du GFI plaident en revanche sur une baisse immédiate de 50 milliards d’euros, soit un transfert de 7 à 8 points de cotisations salariales et patronales vers d’autres assiettes.
"C’est un choc que l’on veut. On ne veut pas décaler dans le temps", s’inquiète Pierre Gattaz. Le choix de la seule CSG pour transférer les baisses de cotisations laisse le GFI sceptique. "Cela nous gêne. Mieux vaudrait un mix entre CSG et TVA", juge encore Pierre Gattaz.
Restaurer la confiance
"Le retour de la croissance passera par une amélioration des conditions de la compétitivité", assure pour sa part Denis Ferrand, le chef économiste de Coe-Rexecode. Pour améliorer leur compétitivité, les industriels tablent aussi sur la négociation sur la sécurisation de l’emploi, pour aller vers plus de flexi-sécurité. "Si on arrive à régler ces deux sujets du coût du travail et de la flexibilité dans les trois à quatre prochains mois, nous serons rassurés", assure le président du GFI, "ce sont des rendez-vous de la France avec son histoire".
Il reste cependant des points noirs, selon le GFI. Pour éviter un coup de frein aux investissements, les industriels appellent à arrêter de "taxer les pigeons et les mules" et à restaurer la confiance. Le budget 2013 a renforcé l’incertitude fiscale, notamment en augmentant fortement la fiscalité sur les plus-values de cession d’entreprises. Bercy s’est cependant dit prêt à des aménagements du projet de loi de finances.
"C’est un bon signe d’intelligence et de pragmatisme économique si le gouvernement revoit le cadre fiscal. On arrête une mesure ultra-démotivante", salue Pierre Gattaz, qui juge qu’il faut cependant réduire les dépenses de l’Etat et "utiliser tous les outils mis en place par les entreprises pour réduire les coûts à savoir le lean management ou la gestion de projets".
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