"Les industriels ont compris que s'opposer à Yuka n'aurait pas de sens", explique la fondatrice de l'application Julie Chapon
Pour Julie Chapon, la cofondatrice de l’application Yuka, les industriels ont tout intérêt à jouer le jeu de la transparence.
L'Usine Nouvelle. - Vous avez créé Yuka en 2017. Pouvez-vous nous rappeler son objectif et son fonctionnement ?
Julie Chapon. - Yuka est une application qui permet, en scannant le code-barres des aliments et des produits cosmétiques, de connaître leur note sur 100. Pour une meilleure visualisation, nous avons associé cette note à un code couleur.
Comment évaluez-vous les produits ?
Nous utilisons actuellement deux méthodes de notation. Sur la partie alimentaire, 60 % de la note reposent sur le Nutri-Score, 10 % du résultat sont liés aux labels bio et les 30 % restants reposent sur une analyse de la liste des additifs présents dans la composition du produit. Pour cette partie, nous analysons additif par additif le niveau de risque estimé, ainsi que les avis des instances officielles telles que l’Autorité européenne de sécurité des aliments, l’Agence nationale de sécurité sanitaire ou encore le Centre international de recherche sur le cancer. Pour les cosmétiques, nous procédons à une analyse de l’ensemble des ingrédients du produit et nous les évaluons en fonction du niveau de risque associé.
Pourquoi utilisez-vous le Nutri-Score ?
Le Nutri-Score est une très bonne initiative. Il est de plus en plus adopté par les marques et c’est un bon repère visuel pour les consommateurs. Mais comme tous les systèmes de notation, il a ses limites. Il ne peut pas prendre en compte certains détails comme les acides gras ou l’indice glycémique, car les informations permettant de calculer ces éléments ne sont pas obligatoires sur le packaging. C’est d’ailleurs pour cela que nous ne nous basons pas uniquement sur ce critère.
On a longtemps critiqué la provenance des données que vous utilisez pour la notation. D’où viennent les informations sur lesquelles vous vous basez ?
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