Les industriels de la libération : les chars français se sont battus des deux côtés
A l'occasion du 70e anniversaire de la libération de Paris du 19 au 25 août, L'Usine Nouvelle revient sur les industriels qui ont marqué cet épisode de l'Histoire. Retour aujourd'hui sur les blindés des constructeurs français Renault, Somua et Hotchkiss, qui furent récupérés par la Wehrmacht après l'armistice de 1940. Certains seront utilisés par les Allemands pour réprimer la révolte des Parisiens en août 1944 avant d'être réintégrés aux armées de libération au fur et à mesure de l'avancée des troupes alliées.
En 1940, l'armée francaise a encaissé l'une des plus cuisantes défaites de son histoire. En quelques mois seulement, de mai à juin 1940, le pays est conquis par l'Allemagne nazie. Mais cette débâcle s'explique avant tout par la supériorité de l'aviation allemande et par des erreurs stratégiques de l'état-major français. En revanche, du côté des forces terrestres, la confrontation etait plus équilibrée et les blindés tricolores, parmi les meilleurs au monde à cette époque, ont donné du fil à retordre à l'ennemi. Après la signature de l'armistice du 22 juin, la Wehrmacht peut donc faire main basse sur cet atout majeur de l'armée française.
Héros de la Grande Guerre et utilisé par la suite par un grand nombre d'armées à travers le monde, le char Renault FT-17 a bien vieilli lorsqu'il est utilisé sur les champs de bataille de la Seconde Guerre mondiale, par la Pologne lors de l'invasion allemande en 1939 et par la France un an plus tard. La Wehrmacht en récupère 1 704 exemplaires dont une partie sera utilisée par les troupes d'occupation allemande à Paris. Ils feront ainsi face aux premiers soulèvements dans la capitale à l'été 1944.
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L'un des rares exemplaires encore conservés d'un char FT-17 aux couleurs de la Wehrmacht (musée d'Overloon, Pays-Bas):
Le B1, principalement produit par Renault dans les années 30, opposera également une farouche résistance, les armes allemandes étant incapables de percer son lourd blindage. Sur les 369 exemplaires assemblés entre 1937 et 1940, la Wehrmacht en récupère 161, qui serviront principalement à des missions d'entraînement mais aussi, comme le FT-17, à des opérations de maintien de l'ordre dans les territoires conquis, en Yougoslavie notamment. Une soixantaine seront ensuite convertis en chars lance-flammes par les Allemands (photo ci-dessous) qui les utiliseront sur le front russe. A la libération, certains B1 restés en France serviront aux Alliés pour reprendre la poche de Royan en 1945.
Le Somua S-35 joua de son côté un rôle majeur dans l'une des rares victoires enregistrée par la France en 1940. La bataille de Hannut montra ainsi la supériorité des blindés tricolores au début du conflit. Produit à 430 exemplaires par la Société d'Outillage Mécanique et d'Usinage d'Artillerie (Somua) à Saint-Ouen entre 1935 et 1940, le S-35 sera réemployer par l'armée allemande sur le front de l'Est et une partie sera cédéé à l'armée italienne. Certains exemplaires restés en France seront réutilisés contre la Wehrmacht lors de la libération.
Sur la photo ci-dessous, des Somua S-35 défilent lors d'une parade organisée sur les Champs-Elysées. Au deuxième rang, une autre prise de guerre des Allemands : des Hotchkiss H 38, un autre char moyen français qui devait prendre la relève des FT-17.
Julien Bonnet
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