Les industriels de la libération : l'avion de Lockheed qui a ramené le général de Gaulle en France
A l'occasion du 70e anniversaire de la libération de Paris du 19 au 25 août, L'Usine Nouvelle revient sur les industriels qui ont contribué à la victoire des Alliés. Pour rejoindre le sol français en 1944 afin de célébrer la fin de l'occupation allemande de la capitale, le général de Gaulle a utilisé son avion personnel, un Lockheed Harpoon. Un choix par défaut puisque le B17 affrété par les Américains était hors d'usage, ce que "le père de la Résistance" a d'ailleurs interprété comme une nouvelle tentative de l'écarter des affaires.
"Paris, Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré !" Lorsque le général de Gaulle prononce cette phrase le 25 août 1944 sur la place de l'Hôtel de Ville, la capitale française vient tout juste de tourner la page de l'occupation nazie. Mais le "père de la Résistance" aurait très bien pu manquer ce rendez-vous avec l'Histoire...
Après le débarquement en Normandie et alors que les troupes alliées veulent avant tout sécuriser les côtes françaises et continuer leur progression vers l'Allemagne, De Gaulle a fait de la libération de Paris une priorité et confie cette mission au général Leclerc et à sa 2e DB. Depuis Alger, Il est mis au courant de l'évolution des combats et cherche à rejoindre au plus vite la capitale. Problème : le train d'atterrissage du B17 (la forteresse volante de Boeing) affrété spécialement par les Américains pour transporter le chef des Forces libres françaises casse et n'est plus opérationnel. Pour le Général, dont les relations avec Churchill et surtout Roosevelt restent compliquées, ceci n'est ni plus ni moins qu'une nouvelle tentative de vouloir l'écarter des affaires.
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Une liaison Alger-Cherbourg avec deux escales
Pour rejoindre la France, de Gaulle décide donc d'emprunter son avion personnel, un Lockheed Harpoon, acheté en 1942 aux Etats-Unis, d'après un article du magazine Marianne de 2004 racontant cette anecdote. Le Général prend alors un risque inconsidéré. Ce bimoteur, variante du Ventura et produit seulement à 417 exemplaires par l'industriel américain, représente en effet une cible facile en cas d'attaque par l'ennemi. Prévu pour des missions de bombardement et de reconnaissance, l'appareil ne dispose en outre que d'un faible rayon d'action et devra faire une escale au Maroc puis à Gibraltar avant d'attaquer sa dernière ligne droite. L'atterrissage le 20 août au matin, près de Cherbourg, se fera d'ailleurs avec des réservoirs à sec. Mais le principal est assuré et de Gaulle peut ainsi, comme prévu, partager la liesse de la foule parisienne libérée du joug nazi.
Un exemplaire du Lockheed PV-2 Harpoon de l'US Air Force
Les plans du Lockheed Harpoon
Julien Bonnet
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