Les industriels de l’agroalimentaire dénoncent une loi de Consommation au rabais
L’Ania et Coop de France craignent que le projet de loi de Consommation, en seconde lecture à l’Assemblée nationale, vienne fragiliser l’industrie agroalimentaire française. Selon eux, le secteur devrait enregistrer un recul de sa balance commerciale et de ses investissements en 2013.
Vent de révolte chez les industriels de l’agroalimentaire ! Au moment où le projet de loi de Consommation, voulu par le ministre Benoit Hamon, entame sa deuxième lecture à l’Assemblée générale, les entreprises du secteur ont tenu à témoigner de leur "ras-le-bol" sur la politique du gouvernement qui pénalise leurs productions. "Si le projet de loi de consommation était voté en l’état, ce serait catastrophique pour l’emploi dans l’agroalimentaire, l’investissement et la croissance du secteur", a lancé, le 13 novembre, Jean-Philippe Girard, le nouveau président de l’Association nationale des industries agroalimentaires (Ania), appelant les forces de l’agroalimentaire en régions à se mobiliser pour sensibiliser les députés sur la question.
"Nous avions préparé un certain nombre d’amendements, empêchant des interprétations abusives, qui n’ont pas été repris", a souligné Philippe Mangin, le président de Coop de France, reprochant au gouvernement et aux députés de rester sourds aux revendications de la filière. Pour Jean-Philippe Girard, il est important que "le point de départ des négociations soit l’application des tarifs fournisseurs, que les plans d’affaires soient respectés et que prennent fin certains abus comme la demande de compensation de marges".
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Les coopératives échapperaient au CICE
"Rien n’est fait pour encourager le tissu industriel agroalimentaire à investir et redevenir compétitif pour répondre à la demande alimentaire croissante dans le monde", a-t-il ajouté, dénonçant le recul du gouvernement sur le Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) qui pourrait finalement échapper au secteur coopératif, sous prétexte d’avantages fiscaux existants pour ce secteur. "Nous avons une pression de la grande distribution tous les jours sur nos prix, ajouté à un matraquage fiscal insupportable", a martelé Jean-Philippe Girard, demandant au gouvernement un "moratoire fiscal et des assises de la croissance et pas seulement fiscales".
Selon l’Ania, 5 000 emplois sont menacés en 2013 dans le secteur. "300 entreprises ont déposé le bilan dans l’agroalimentaire depuis le début de l’année. Combien de super et hypermarchés ?", a-t-il interrogé, dénonçant la guerre des prix que se livre les grandes surfaces actuellement.
Selon Alexander Law, économiste à l’Ania, le chiffre d’affaires de l’industrie agroalimentaire devrait rester stable en 2013, avec un recul de 1 % en volume. En revanche, l’excédent de la balance commerciale pourrait décrocher et passer de 9,2 milliards en 2012, à 8,5 milliards. Les investissements industriels devraient, eux, chuter de 3 % en 2013.
Adrien Cahuzac
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