Les industriels de l’aéronautique craignent pour leurs approvisionnements en titane
50% des approvisionnements en titane de l’industrie aéronautique française viennent de Russie. Une dépendance qui pourrait fragiliser la bonne santé du secteur en cas de représailles économiques entre occidentaux et russes, suite aux tensions en Ukraine.
Quelle ombre pèse aujourd’hui sur le secteur industriel aéronautique français ? A priori aucune. A l’occasion de la présentation de leur bilan annuel, les membres du Gifas (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales) ont annoncé des résultats record en 2013 avec des commandes en hausse de 49% (73,1 milliards d’euros), une contribution à la balance commerciale du pays de 22 milliards d’euros et le recrutement de 10 000 salariés cette année.
Et pourtant, un grain de sable pourrait enrayer la belle mécanique. Un grain de titane plutôt.
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En effet, si la situation militaire entre la Russie et l’Ukraine s’envenimait et donnait lieu à une escalade de représailles économiques entre Occidentaux et Russes, le Gifas craint un accès plus restreint au titane russe. "L’approvisionnement en titane pour les avionneurs et les équipements serait plus problématique", reconnait Marwan Lahoud président du Gifas. Or ce matériau est largement utilisé dans le secteur aéronautique pour sa capacité de résistance et sa légèreté. Il est largement exploité pour fabriquer des pièces de moteurs d’avion, de fuselage, des ferrures...
montée en puissance d’autres pays producteurs
"La Russie compte environ pour 50% de nos approvisionnements", précise ainsi le patron du Gifas. Le groupe Airbus a notamment signé en 2013 un accord avec le groupe russe VSMPO-Avisma Corporation, le principal producteur de titane dans le monde, pour couvrir ses besoins à long terme. La chaine de fournisseurs serait également touchée en cas de pénurie. Ainsi le sous-traitant aéronautique Lisi, fabricant de fixations visées et de composants mécaniques consomme environ 1000 tonnes de titane par an.
Aujourd’hui, les industriels peuvent toutefois compter sur leurs stocks. "Ils ont des garanties d’approvisionnement d’environ un an auprès de leurs fournisseurs. Aujourd’hui, nous sommes plutôt dans un mode Wait and See", explique Emmanuel Viellard, représentant des équipementiers au sein du Gifas. Si la Russie fermait les vannes à titane, le Gifas estime qu’il existe des solutions alternatives. Les industriels devraient notamment miser sur une montée en puissance d’autres pays producteurs notamment le Kazakhstan, le Japon et les Etats-Unis.
Hassan Meddah
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