Les industriels dans l'ombre de la Fête des lumières
La tradition
La Fête des Lumières, depuis 11 ans, est un festival urbain qui a su donner à Lyon le titre de Capitale lumière pour son savoir-faire artistique et technologique. Mais, la tradition remonte à 1852, lors de l’inauguration de la Vierge Marie sur la colline de Fourvière. Ce jour là, les habitants avant illuminé leurs façade avec des milliers de bougies et sont descendus dans la rue célébrer l’évènement. Depuis, les lumignons illuminent la ville.
Le 8 décembre, pour les lyonnais, c’est un jour de fête. Le jour de la Fête des lumières. L’année dernière, 480 000 personnes ont parcouru le centre de la Presqu’île, soit, l’équivalent de la ville de Lyon (472 000 habitants, recensés en 2007). Des lumignons, de petites bougies posées sur le rebord des fenêtres, à l’architecture de lumière, Lyon brillera ce soir. L’Hôtel de ville aussi, bien sûr. Pour l'occasion, il a été mis en valeur par une équipe d’architectes lumière, des conteurs d'histoires d'un nouveau genre, et des industriels investis dans cette aventure aussi créative que technologique.
A l’origine du projet de la mairie: l'entreprise Philips. Depuis 11 ans, le festival urbain de la Fête des lumières a lieu. Depuis le début, Philips apporte son savoir-faire et sa technologie. A la tête du cluster européen de la lumière, au cœur de la ville lumière, Philips cherche à valoriser son pôle de compétence. « Grâce à la technologie des led, nous proposons un voyage dans le temps. Un voyage médiéval dans une traboule [un passage traditionnel qui permet de passer d'un immeuble à un autre, ndlr] », explique Christophe Bresson, manager en marketing et communication chez Philips. Les leds permettraient « un effet de scintillement sur les façades de l’Hôtel de ville qui reproduirait le reflet d’un flambeau ».
Une technologie d'avenir au service d'une fête traditionnelle.
Le flambeau, c’est l’idée de Joseph Frey et Florian Bergera, chef du projet chez Les éclairagistes associés. Ce sont des architectes lumières. « Nous voulions reproduire l’état primitif d'une flamme avec de la lumière de haute technologie », explique Florian Bergera. « Du coup, nous avons travaillé sur l’effet d’une traversée de traboule quand la l’électricité n’existait pas, au flambeau », précise-t-il. Voilà pour l’idée. Mais la réalisation ? « Philips nous a donné un catalogue de matériels avec des led trichromiques dite RGB (Red-Green-Blue) qui nous a permis de réaliser ce projet. » Rouge-Vert-Bleu. Les trois couleurs complémentaires en lumières comme la gouache rouge, jaune et bleu en peinture. En les mélangeant, n’importe quelle couleur peut être obtenue.
« L’intérêt de cette technologie est la finesse de la lumière et son dynamisme. Elle est complètement programmable », conclut Florian Bergera. Et le programmateur de l’entreprise Spie (voir diaporama), leader européen des services en génie électrique, explique d’où vient cette « finesse ». « C’est la dernière génération d’une nouvelle technologie. Les led RGB permettent d’obtenir exactement 65 536 nuances de couleurs », énonce le programmateur Nicolas Mavelle après avoir pianoté sur sa calculette. Le rendu de couleur est meilleur que n’importe quel écran vanté dans les magazines des grandes surfaces pour noël. Mais «la vraie révolution, c’est le dynamisme ».
On couvre le mur de guirlandes de led mais chaque « ampoules » est contrôlée indépendamment. Le programme Ethernet est aux commandes. Il est à la led, ce que le "html" est à Internet : un langage de code qui donne des ordres à un système. « Le Lighting System Manager permet de commander à plus de 10 000 led à la fois de s’éteindre, s’allumer, changer de couleur. Il ressemble à un ordinateur portable », explique Nicolas Mavelle. Petit mais ce boitier permet de créer un jeu de lumière encore jamais vu. Les lyonnais pourront, dès ce soir, juger du résultat.
Les lumignons
Dans le cadre de la Fête des lumières, une fresque de lumignons est installée au bénéfice d’une association, différente chaque année. Cette année la fresque, devant la grande Poste sur la place Antonin Poncet, se fera au profit de l’association Le foyer de Notre-Dame des sans abris. « Des lumignons seront vendus puis disposés sur la fresques. Les bénéfices reviendra à l’association », précise Didier Lenoir, lyonnais de souche et PDG de Lenoir Métallerie, la société qui a construit la structure métallique de la fresque. La société fondée en 1894 qui « se revendique fièrement d’être lyonnaise » apporte la fresque mais aussi son savoir faire en signalétique (Lenoir Services, une autre société de la famille). «Et nous participons aussi sur la lumière car nous appartenons au cluster et nous développons des compétences en la matière », ajoute Didier Lenoir. Des cubes métalliques entourés de toile et illuminés tiendront ainsi compagnie aux flammes des lumignons.
Morgane Remy
Les industriels dans l'ombre de la Fête des lumières
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir