Les huit chiffres à connaître sur le futur EPR d'Hinkley Point

Hinkley Point est le premier chantier de nouveau réacteur nucléaire à voir le jour en Occident depuis l’accident de Fukushima en 2011. Les montants engagés, l’impact sur le système électrique britannique et les retombées économiques sont considérables.

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Les huit chiffres à connaître sur le futur EPR d'Hinkley Point
Le chantier des deux EPR d'Hinkley Point bénéficieront du retour d'expérience de l'EPR en construction à Flamanville

22 milliards d’euros, C’est le coût du projet. Il s’agit de bâtir deux réacteurs EPR à Hinkley Point en Angleterre, dont le premier entrera en service en 2025. La décision finale d'investissement prise par EDF en juillet dernier a été validée par le Royaume-Uni le 15 septembre. Sur cette somme, environ 3 milliards d’euros ont déjà été dépensés par l’électricien en matière d’ingénierie et de préparation du site. Le montant des dépenses grimpera en flèche à partir de 2019, date à laquelle débutera la construction du radier, la dalle de béton à la base des réacteurs.

66,5%, c’est la part d’EDF dans le projet. L’électricien ne pouvait pas financer intégralement ce chantier. Les 33,5 % restants sont détenus par l’électricien chinois CGN. A l’origine, EDF envisageait de limiter sa participation à 50 % et il avait été envisagé qu’Areva prenne une participation de 10 %. Mais l’état financier de l’entreprise ne l’a pas permis.

6 années, c’est la durée prévue du chantier pour construire le premier réacteur entre 2019 et 2025. Six ans de construction semblent plus raisonnables que les durées de construction prévues pour les deux premiers EPR en Europe. L’EPR d’Olkiluoto devait être construit en quatre années, il lui en faudra quatorze. L’EPR de Flamanville (Manche) avait était planifié sur cinq ans, il lui en aura fallu onze. Selon EDF, le faible avancement de l’ingénierie détaillée est à l’origine de ces considérables retards. L’électricien assure que plus des deux tiers de l’ingénierie seront achevés au début du chantier d'Hinkley Point.

92,5 livres, soit 116 euros, c’est le tarif garanti obtenu par EDF pour la vente de chaque MWh d’électricité. Pendant 35 ans, en comprenant le temps de construction, EDF vendra son électricité au prix du marché et Londres complétera si besoin pour atteindre ce montant. Cela en fait un projet très rentable pour l'entreprise française. Le retour sur investissement s’établirait à environ 9%.

60 années, c’est la durée de vie programmée des EPR. Les réacteurs de deuxième génération, construits en France, étaient prévus pour durer 40 ans. Une prolongation à 50 ou 60 ans est prévue moyennant de lourds travaux dans le cadre du programme "grand carénage". L’EPR est, pour sa part, conçu pour durer six décennies. Et qui sait si, en 2085, la question ne se posera pas d’aller au-delà.

7%, c’est la part de la production d’électricité du Royaume-Uni qui sera fournie par la centrale d’Hinkley Point, grâce à la puissance des deux réacteurs de 1650 MW. Aujourd’hui, 15 réacteurs nucléaires, opérés par EDF Energy (filiale d’EDF), fournissent environ 19 % de l’électricité du pays.

35%, c’est la part des commandes pour la centrale qui reviendront en France. Si 63 à 64 % des appels d’offres échoueront dans les mains de fournisseurs britanniques, près d’un tiers des lots reviendront à des entreprises établies en France. On pense bien sûr à Areva, Bouygues, GE Steam Power Systems… Ce dernier vient d’ailleurs d’annoncer le gain un contrat de 1,7 milliard d’euros pour fournir les deux îlots conventionnels ; c’est-à-dire les éléments non nucléaires nécessaires à la production d’électricité, en particulier les immenses turbines.

5 réacteurs, c’est le nombre de nouvelles tranches nucléaires auxquelles EDF prévoit de participer au Royaume-Uni dans les années à venir. Les deux EPR d’Hinkley Point ne sont que le début de l’aventure pour EDF dans le cadre du renouvellement du parc nucléaire britannique. Dans un deuxième temps, si tout se déroule comme prévu, EDF participerait à la construction deux autres EPR à Sizewell dans l’est de l’Angleterre, qui seront détenus à 66 % par l’électricien chinois CGN. Dans un troisième temps, le duo franco-chinois construirait à Bradwell (sud-est de l’Angleterre) un réacteur "Hualong" (le Dragon), de conception 100 % chinoise. Reste à savoir si Londres, qui s’est montré réticent à voir des chinois entrer dans leur parc nucléaire, valideront ce programme.

Ludovic Dupin

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