Les fonds d’investissement apprivoisent le mastodonte qu’est devenu Bpifrance
Devant l’inquiétude des fonds d’investissements, Bpifrance a accepté de signer une charte de bonnes pratiques. La banque publique y rappelle sa doctrine d’investissement et rassure les fonds privés sur ses intentions.
L’omniprésence de Bpifrance inquiète les fonds d’investissement. A tel point que l’Association française des investisseurs pour la croissance (Afic) a dû provoquer la mise en place d’une charte de bonnes pratiques entre l’acteur public et les fonds privés.
"Bpifrance regroupe plusieurs acteurs que nous connaissions déjà, remarque Louis Godron, le président de l’Afic, en citant les anciens Oséo, CDC Entreprises et FSI. Mais rassemblés, ils constituent un acteur de premier plan."
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Un acteur qui prend de plus en plus de place dans le capital investissement, soit parce qu’il finance des fonds privés, soit parce qu’il intervient directement au capital des PME et ETI. Ce qui suscite la crainte d’une concurrence déloyale de la part d’un acteur public aux poches profondes, dans une période où les fonds privés de capital développement peinent à attirer les investisseurs.
Plusieurs engagements de Bpifrance
La charte, signée le 26 novembre en présence de Fleur Pellerin, la ministre des PME, de l’innovation et de l’économie numérique, liste plusieurs engagements pour la banque publique. A commencer par l’obligation pour l’acteur public de jouer un rôle de stimulant du marché du capital investissement.
Bpifrance s’engage ainsi à rechercher des co-investisseurs privés pour ses opérations et à intervenir dans les mêmes conditions juridiques et financières. Dans le cadre des appels d’offres structurés, la banque publique s’engage par ailleurs à ne pas surenchérir par rapport aux fonds privés. Autant de principe que la Banque publique a inscrit dans sa doctrine d’investissement présentée, en début d’année devant le parlement.
Autant de principes que la banque publique avait déjà énoncés dans sa doctrine d’investissement présentée, en début d’année, devant le parlement. Mais qu’elle a rappelé devant l’Afic pour rassurer les investisseurs privés…
"Nous intervenons en investisseur avisé, rappelle Nicolas Dufourcq, le directeur général de Bpifrance. D’autant que l’œil bruxellois nous observe attentivement." La direction de la concurrence de la Commission européenne a en effet déjà été saisie au sujet des interventions des entités de Bpifrance.
Comme dans le cas de Trèves, l’équipementier automobile. Une enquête sur l’intervention du FMEA (Fonds de modernisation des équipementiers automobiles) pour restructurer l’entreprise avait été lancée pour vérifier qu’il ne s’agissait pas d’une aide d’Etat. La Commission européenne avait finalement donné raison à Bpifrance.
"Il s’agit souvent de clarifier les malentendus", reprend Nicolas Dufourcq. La charte de bonnes pratiques devrait jouer ce rôle auprès des fonds d’investissement privés.
Arnaud Dumas
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