Les fabricants français de machines agricoles à la peine
Pour 2016, le chiffre d’affaires des fabricants français d’agroéquipements devrait baisser d’1,8 %, selon Axema, l’union des industriels de l’agroéquipement. Avec des entreprises de trop petite taille et des marges et des investissements en baisse, l’heure n’est pas à l’optimisme.
Pour la deuxième année consécutive, le chiffre d’affaires des fabricants de machines agricoles en France est en baisse. Le rattrapage, suite à la forte baisse des années 2009 et 2010, est bien terminé et le pic de 2008 n’est plus qu’un lointain souvenir. Le marché des agroéquipements s’est élevé en France à 5,4 milliards d’euros (-3,6 %) et le tassement va se poursuivre en 2016, selon des estimations d’Axema, l’union des industriels de l’agroéquipement, avec un chiffre d’affaires prévu de 5,3 milliards d’euros.
Les industriels français ne peuvent plus compter sur un climat des affaires mondiales favorable. Avec la baisse des marchés américain et européen, la chute du Brésil et la moindre croissance de la Chine ont pesé sur la conjoncture. En France, après une année 2015 beaucoup moins mauvaise qu’annoncée, 2016 devrait voir une croissance de 3% des exportations. Mais avec des importations croissant encore plus, de 4%, la production française reculerait encore, de -4%, à 4,1 milliard d'euros, estime Axema.
Faible effet des aides de l’État
Axema pointe du doigt la structure des entreprises françaises, dont les trois quarts réalisent un chiffre d’affaires inférieur à 30 millions d’euros, là où les ETI allemandes prospèrent. Deux évolutions poussent à un certain pessimisme. D'une part, les marges des entreprises françaises d’agroéquipements ne cessent de se réduire. D’autre part, les grandes entreprises baissent globalement leurs investissements, signe de leur inquiétude face à la conjoncture à venir.
Le CICE n’a pratiquement aucun effet sur les agroéquipementiers et la mesure de suramortissement de la loi Macron n’a pas fait de miracles. Le coup de pouce constaté sur les ventes pourrait n’être qu’en grande partie dû qu’à une anticipation d’investissements prévus pour 2017 ou 2018.
Patrice Desmedt
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Tous les champs sont obligatoires
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