Les États-Unis inculpent Huawei de vol de secrets commerciaux et de fraude
La justice américaine a dévoilé le 28 janvier 13 chefs d'inculpations contre Huawei. Les États-Unis accusent notamment le géant des télécoms chinois de vols de secrets commerciaux et de fraude bancaire en vue de contourner les sanctions contre l'Iran. Au fil des dernières semaines, l'administration américaine a également fait pression sur ses alliés pour exclure Huawei de leurs équipements. Elle accuse en effet l'entreprise de permettre au gouvernement chinois d’espionner les communications.
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\ 09h03
Mis à jour 29 Janv. 2019
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29 janvier 2019
Les États-Unis ont dévoilé lundi 28 janvier des chefs d'inculpation contre Huawei Technologies, deux de ses filiales et sa directrice financière, Meng Wanzhou, pour fraude bancaire et électronique visant à contourner les sanctions contre l'Iran, dans une affaire qui a renforcé les tensions avec Pékin.
Dans ses 13 chefs d'inculpations, le département américain de la Justice accuse Huawei d'avoir trompé une banque internationale et les autorités américaines concernant ses relations avec les filiales Skycom Tech et Huawei Device USA, afin de pouvoir réaliser des transactions avec l'Iran.
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Huawei accusé de vol de secrets commerciaux
Par ailleurs, le département de la Justice accuse Huawei de vol de secrets commerciaux, de fraude électronique et d'obstruction à la justice pour vol présumé de technologie de T-Mobile US visant à tester la résistance de smartphones.
Huawei a fait savoir que les deux entreprises avaient réglé leurs différents à l'amiable en 2017.
Ces inculpations ajoutent à la pression exercée sur le premier équipementiers télécoms mondial par les États-Unis qui cherchent à empêcher les entreprises américaines d'acheter ses équipements et qui poussent leurs alliés à faire de même.
Une rencontre entre les États-Unis et la Chine
Elles sont annoncées à la veille d'une visite du vice-premier ministre chinois, Liu He, à Washington - où il doit rencontrer le président américain Donald Trump - pour tenter de régler leur conflit commercial.
Le département américain de la Justice a annoncé quelques jours auparavant qu'il allait formuler une demande d'extradition de la directrice financière de Huawei. La date limite pour formuler la demande est fixée au 30 janvier, 60 jours après l'arrestation de Meng Wanzhou le 1er décembre 2018 à Vancouver.
"Il y a moins de chances désormais pour que nous ayons quelque chose de positif qui ressorte des négociations commerciales", a commenté Nick Twidale, chez Rakuten Securities, tandis que les marchés financiers s'inquiètent de l'effet des tensions sino-américaines sur l'économie mondiale.
Le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, a affirmé que les deux dossiers étaient "totalement distincts". Dans une interview accordée le mois dernier à l'agence Reuters, Donald Trump a pourtant laissé entendre qu'il pourrait intervenir auprès du département de la Justice si cela permettait de parvenir à un accord commercial avec la Chine.
Le fille du fondateur de Huawei ne doit pas être "un otage" selon son avocat
Le ministère des Affaires étrangères chinois a exhorté les États-Unis à cesser "la répression disproportionnée" contre les entreprises chinoises, dont Huawei, et demandé la levée du mandat d'arrêt contre Meng Wanzhou.
Le groupe de télécommunications s'est défendue de toute malversation tandis que l'avocat de Meng a déclaré que la directrice financière - et fille du fondateur - de Huawei ne devait pas être "un pion ou un otage" dans les relations compliquées entre les deux premières puissances économiques de la planète.
"Mme Meng est une femme d'affaire éthique et honorable qui n'a jamais consacré la moindre seconde de sa vie à conspirer en vue de contourner la législation américaine, y compris les sanctions iraniennes", a ajouté Reid Weingarten dans une déclaration transmise mardi à l'agence Reuters.
Libérée sous caution le 12 décembre dernier avec obligation de rester au Canada, Meng Wanzhou doit comparaître le mardi 29 janvier devant la justice canadienne pour une nouvelle audience sur les conditions de sa remise en liberté sous caution.
Avec Reuters (Sarah N. Lynch, Diane Bartz, David Shepardson, Karen Freifeld, Chris Bing and Joseph Menn, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Jean-Philippe Lefief)