Les États-Unis auraient refusé de livrer des vaccins d'AstraZeneca à l'Europe

L'Union européenne et les États-Unis se disputent les vaccins fabriqués par AstraZeneca. Selon des sources européennes, les vaccins produits par le laboratoire dans ses usines américaines ne sont pas destinées au marché européen pour l'instant.

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Les États-Unis auraient refusé de livrer des vaccins d'AstraZeneca à l'Europe
L'Union européenne fait face aux retards des laboratoires dans les livraisons de vaccin depuis plusieurs mois. /Photo prise le 10 mars 2021/REUTERS/Dado Ruvic

L'Union européenne (UE) pourrait subir un nouveau revers dans sa campagne de vaccination contre le Covid-19. Les États-Unis auraient annoncé aux autorités européennes qu'elles ne devaient pas s'attendre à recevoir des vaccins d'AstraZeneca produits sur le territoire américain dans un futur proche, a appris Reuters auprès de deux sources européennes jeudi 11 mars. Cette nouvelle pourrait contrarier les plans des 27 qui font face aux retards des laboratoires dans les livraisons de vaccin.

"Toute exportation est délicate, mais il y a une volonté de discuter"

"Les États-Unis nous ont dit qu'ils n'enverraient aucun vaccin d'AstraZeneca à l'Union européenne", a déclaré une source participant aux discussions. AstraZeneca avait annoncé en février qu'il livrerait moins de la moitié des doses de son vaccin qu'il doit contractuellement fournir à l'Union européenne au deuxième trimestre. Le groupe anglo-suédois avait ensuite réfuté tout retard de livraison en Europe.

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AstraZeneca aurait proposé à l'Europe de compenser ses retards en livrant à l'Europe des vaccins produits en-dehors du Vieux Continent. Mais cette possibilité semble improbable à l'heure actuelle. " En substance, la situation est telle que toute exportation est délicate, mais il y a une volonté de discuter", déclare un diplomate. AstraZeneca et le gouvernement américain n'ont pas encore souhaité s'exprimer.

Goulots d'étranglement dans la supply chain des vaccins

La raison d'un éventuel blocage américain sur les exportations reste floue. Cette décision pourrait être liée à une faible production d'AstraZeneca aux États-Unis ou à une éventuelle mesure restrictive du gouvernement américain sur la base du Defense Production Act. L'utilisation du vaccin d'AstraZeneca n'a pas encore été approuvée aux États-Unis. Le composé est autorisé en France mais plusieurs pays européens ont suspendu son utilisation à la suite de cas suspects de thrombose.

"Quelle que soit la situation juridique aux États-Unis, nous voulons travailler sur le terrain avec ce pays pour maintenir les chaînes d'approvisionnement ouvertes", commentait le porte-parole de la Commission européenne Eric Mamer jeudi 11 mars. Quelques jours plus tôt, les grands acteurs du secteur de la santé alertaient effectivement les gouvernements sur les goulots d'étranglement dans la supply chain des vaccins.

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Des inquiétudes pour le vaccin de J&J

Les vaccins d'AstraZeneca produits aux États-Unis viennent d'une usine opérée par Catalent près de Baltimore (Maryland, États-Unis). L'unité de production fait partie de la liste des "site d'approvisionnement de secours" tels que définis dans le contrat qui lie AstraZeneca à l'Europe. L'usine a également reçu l'autorisation de l'Agence européenne des médicaments (EMA) pour fabriquer les ingrédients des vaccins.

AstraZeneca a également évoqué la possibilité de livrer des doses depuis l'Inde. Sur la base d'un accord de transfert de technologie, le Serum Institute of India doit fabriquer un milliard de doses du vaccin d’AstraZeneca sous le nom Covishield. Mais ces doses sont pour l'instant destinées aux pays à faibles et moyens revenus. De plus, le site indien devrait recevoir une autorisation de l'EMA avant de pouvoir livrer des vaccins à l'Europe.

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Plusieurs diplomates européens ont également partagé des inquiétudes sur la production du vaccin de l'américain Johnson & Johnson qui a obtenu l'autorisation de mise sur le marché de l'EMA le 11 mars. Le remplissage des flacons des doses fournies par J&J doit effectivement se dérouler aux États-Unis avant d'être livrées à l'Europe.

Avec Reuters (Francesco Guarascio et John Chalmers ; version française Camille Raynaud)

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