Les entreprises manient l’écoconception sous contrainte
Une étude menée par le cabinet Vinci Consulting auprès de 40 entreprises industrielles de plus de 1000 salariés montre que l’écoconception n’est plus un barbarisme. Mais si les industriels éco-conçoivent, ils ne le font pas forcément de gaieté de cœur.
"Les entreprises travaillent en écoconception, mais sous contrainte économique forte", prévient Denis Debaecker, associé chez Vinci consulting, qui a mené l’enquête avec Bernard Mahé, expert en écoconception. "Les principales motivations sont les contraintes réglementaires, notamment dans l’automobile. On est passé du green washing au green working".
Vinci Consulting a interrogé au cours d’une année d’enquête 122 personnes de 40 entreprises des secteurs aérospatial & défense, énergie & utilities, automobile & transport, luxe & biens de consommation… Il en ressort que les secteurs les plus avancés sont l’automobile et le BTP. Ce dernier est fortement contraint par la réglementation, mais certains réfléchissent à l’écoconception au niveau d’un quartier ou d’une ville. "Il faut vendre un coût total du cycle de vie pour rendre acceptable les surcoûts", indique-t-on chez Vinci Consulting.
Les émissions de CO2, priorité des industriels
Selon l’enquête, si certains passent plus de temps à Bruxelles pour obtenir des dérogations qu’à écoconcevoir leurs produits, une organisation environnementale est en place dans plus de 80 % des entreprises. Dans 70 % d’entre elles, un programme de sensibilisation et de formation à l’écoconception a été déroulé. L’élément principal qui est pris en compte concerne les émissions de CO2.
Cela passe par la réduction de la consommation d’énergie, la réduction des volumes pour le transport… "Certains en faisaient sans le savoir", plaisante Denis Debaecker, mais il reste certains freins pour aller plus loin dans l’écoconception. "Toute une partie de l’écoconception a peu de connexions avec les outils informatiques classiques (CAO, ERP,…). On a l’impression de travailler avec la CAO d’il y a 20 ou 30 ans. Cela ne facilite pas le transfert d’informations. 20 % des entreprises estiment pouvoir difficilement collecter les informations environnementales de leurs fournisseurs", précise Bernard Mahé. Tout n’est pas encore parfait… Et le principal point noir est sans doute le fait que moins de 30 % des sous-traitants prennent une part active aux initiatives d’écoconception de leurs clients.
Olivier Cognasse
VIN20-COM 1411a -Présentation Analyse Eco-conception Vinci Consulting & B. Mahe by L'Usine Nouvelle
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