Les entreprises chinoises de retour à Wall Street
par Denny Thomas et Elzio Barreto
HONG KONG (Reuters) - Après une pause forcée en 2011 et 2012, les groupes chinois se pressent de nouveau aux portes du Nasdaq et du New York Stock Exchange à l'image du voyagiste en ligne Qunar Cayman Islands, filiale de Baidu, qui a annoncé en début de semaine un projet d'IPO de 125 millions de dollars (92,4 millions d'euros).
L'introduction en Bourse de Qunar Cayman Islands sera la quatrième d'une société chinoise à New York cette année et la plus importante depuis deux ans, en attendant l'arrivée espérée d'Alibaba, le géant du commerce en ligne qui aurait choisi le Nasdaq pour son IPO de 15 milliards de dollars.
En 2010, un nombre record de 40 entreprises chinoises avaient fait leurs débuts boursiers aux Etats-Unis, levant en tout 54 milliards de dollars, selon les données de Thomson Reuters. Ce chiffre est tombé à 15 en 2011 puis à deux seulement en 2012, plusieurs affaires d'irrégularités comptables et de notes de recherche arrangées ayant discrédité ces opérations.
Washington et Pékin ont alors engagé des discussions, qui durent toujours, sur les aspects réglementaires des IPO.
Les investisseurs gardent à l'esprit ces questions mais la tentation de faire de bonnes affaires est trop grande, affirme un banquier d'investissement à Hong Kong.
Baidu, le premier moteur de recherche chinois et chef de file des valeurs chinoises cotées à New York, a bondi de près de 60% depuis le début de l'année, à comparer à un gain de 26% pour l'indice composite du Nasdaq. L'indice Hang Seng de la Bourse de Hong Kong n'a, lui, progressé que de 2% dans le même temps.
Baidu a acquis en 2011 une participation majoritaire dans Qunar - qui signifie "où allez-vous" en chinois - pour 306 millions de dollars, mais le voyagiste n'a toujours pas réalisé de profit depuis sa création, selon le prospectus de l'IPO.
La société comptait 203,2 millions de clients sur l'exercice clos en juin 2013, contre 187,3 millions à la fin 2012, et a réduit sa perte nette à 16,9 millions de yuans (2,76 millions de dollars).
Les trois autres sociétés chinoises introduites cette année se sont bien comportées. LightInTheBox Holding, un distributeur en ligne de Pékin, a vu son titre progresser de 27% depuis ses débuts en juin quand il avait levé 78,9 millions de dollars.
Montage Technology Group, introduit en septembre pour 71 millions de dollars, a depuis gagné 37% et le spécialiste du micro-crédit China Commercial Credit a vu son cours de Bourse s'apprécier de 46% depuis ses débuts en août.
Denny Thomas et Elzio Barreto, Véronique Tison pour le service français