Les enjeux de l’industrie pharmaceutique
Les laboratoires pharmaceutiques sont confrontés à la pression sur les prix des médicaments étant donné que le déficit de l’Assurance Maladie (dont le budget représente 11% du PIB) atteint 100 milliards d’euros. Et ceci, alors que leur croissance est nulle et qu’ils subissent la concurrence des pays émergents où elle est de +14% : Brésil, Inde et Chine (passée au 3ème rang mondial). La recherche est de plus en plus aléatoire et coûteuse pour ces big pharmas spécialisées dans la chimie qui doivent tenir compte de la croissance des génériques, biosimilaires compris, (+30 % entre 2001 et 2005) et des biotechnologies à l'origine de nouveaux traitements (+12,4 % par an depuis 2004) . Les anticorps monoclonaux qui ciblent un large éventail de pathologies en représentent la plus grande part (30 % en 2008 ) devant les protéines thérapeutiques et les vaccins.
« 50 % de notre CA en 2012 sera réalisé par des médicaments dans des aires thérapeutiques qui étaient inconnues en 2005 » anticipe Sabine Dandiguian, présidente de Janssen-Cilag (1ère filiale européenne de Johnson and Johnson) qui exposait la démarche de changement initiée pour développer l'agilité de l’entreprise face à la nouvelle donne. Celle-ci impose notamment de passer des médicaments de prescription large à des nouveaux médicaments très spécialisés. Francis Carré, vice-président Chimie Biotechnologies de Sanofi-Aventis a présenté son projet Biolaunch de reconversion de l’usine de chimie de Vitry-sur-Seine en site de bioproduction (culture cellulaire). Dernier défi du secteur : lancer une politique de développement durable. Jean-Marie Lefèvre, vice-président du LEEM a posé les jalons de la mise en oeuvre du R.S.E. (Responsabilité Sociale Environnementale) au sein de ses 300 adhérents. (Une convention de progrès dans le domaine du médicament a été signée le 25 mars 2009 avec le MEDAT). Novo Nordisk a montré comment la consommation d’eau avait été réduite de 46 % en 3 ans en ce qui concerne la production d’eau purifiée et les distillateurs de ses usines et Sanofi-Aventis R&D a présenté un bilan carbone.
« Il ne faut pas que le médicament soit la variable d’ajustement » a déclaré Christian Lajoux, le directeur de Sanofi France lors de la table-ronde sur la stratégie pour assurer l’avenir de la production en France qui réunissait les différents acteurs publics et privés. Le président du LEEM a annoncé que la réunion très attendue du CSIS (comité Stratégique des Industriels de santé) aurait lieu le 26 octobre. Les échanges ont mis en évidence la complexité de la négociation pour concilier les enjeux financiers de l’A.M. avec ceux de l’industrie pharmaceutique française sans rompre le pacte social. Un accord a été trouvé puisque selon C. Lajoux, un amendement à la convention de 1993 devrait être signé ce jour-là entre le CEPS (Comité Economique des Produits de Santé) dont la mission est de fixer les prix des médicaments et le LEEM.
Thérèse Bouveret
Les enjeux de l’industrie pharmaceutique
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