Les enchères pour les fréquences 5G en France débuteront à l'automne 2019

Le 31 janvier, le gouvernement a annoncé le lancement à partir de l'automne 2019 des enchères pour les fréquences 5G en France. Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État chargée des télécoms, vise un déploiement des réseaux de nouvelle génération début 2020. La place du groupe chinois Huawei dans ces réseaux fait toujours l'objet de réflexions au niveau de la France et de l'Union Européenne.

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Les enchères pour les fréquences 5G en France débuteront à l'automne 2019
Le gouvernement a annoncé le lancement à partir de l'automne 2019 des enchères pour les fréquences 5G en France.

Le gouvernement lancera à partir de l'automne 2019 les enchères pour les fréquences 5G en France en vue d'un déploiement début 2020, a annoncé Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État chargée des télécoms, dans une interview publiée jeudi 31 janvier par Le Figaro.

"Des attributions dès le début de 2020"

"Le gouvernement fixera le cadre politique au printemps. L'Arcep établira ensuite un cahier des charges, qui sera homologué à l'automne. Les enchères seront alors lancées pour des attributions dès le début de 2020", a-t-elle déclaré.

Elle ajoute que le rythme de déploiement peut être rapide sur certains usages en s'appuyant sur des antennes déjà installées et prêtes pour la téléphone mobile de nouvelle génération, que les discussions entre les opérateurs, les industriels et l'État sont en cours, tout comme les analyses économiques sur la question du prix de réserve.

"Nous devons nous doter d'une législation adaptée"

Interrogée sur l'impact sur le rythme du déploiement de la 5G de l'amendement à la loi Pacte imposant une autorisation avant la mise sur le marché des nouveaux équipements de réseau, Agnès Pannier-Runacher a répondu que la législation devait évoluer avec le nouveau standard.

"La 5G, qui est une technologie critique, va changer la structure de ces réseaux. Nous devons nous doter d'une législation adaptée à l'évolution technologique et des usages, dans le souci de garantir la souveraineté et la sécurité nationales", a-t-elle dit.

Elle a ajouté que l'amendement ne visait pas en particulier l'équipementier chinois Huawei Technologies, actuellement au centre d'accusations d'espionnage. "Il n'y a aucune arrière-pensée de ce type. Il faut à la fois comprendre la nécessaire vigilance face à des équipements critiques et reconnaître la qualité des équipements de Huawei", a déclaré la secrétaire d'État.

L'UE songe à exclure Huawei des réseaux 5G

En parallèle, l'Union européenne réfléchit à des propositions qui reviendraient à exclure les équipements du chinois Huawei des réseaux mobiles de prochaine génération, ont dit à Reuters quatre haut responsables européens.

Même si une telle démarche de l'exécutif européen en est encore à un stade très préliminaire et qu'elle pourrait être difficile à mettre en oeuvre, Bruxelles semble durcir ses positions en la matière, marchant ainsi dans les pas de l'administration américaine.

Avec un chiffre d'affaires de 93 milliards de dollars (81,7 milliards d'euros) en 2017, Huawei est le premier équipementier télécoms mondial, mais plusieurs pays occidentaux, États-Unis en tête, redoutent que Pékin n'utilise ses infrastructures à des fins d'espionnage. Aucune preuve n'a jusqu'à jusqu'à présent été apportée pour étayer ces soupçons et le groupe a réfuté à de nombreuses reprises ces accusations. La controverse a toutefois conduit les États-Unis, l'Australie et la Nouvelle-Zélande à restreindre l'accès à leurs marchés pour la téléphonie de cinquième génération (5G).

Modifier une loi de 2016 sur la cybersécurité ?

Selon les quatre responsables déjà cités, une option envisagée par la Commission européenne est de modifier une loi de 2016 sur la cybersécurité, qui oblige les entreprises impliquées dans des infrastructures jugées critiques de prendre des mesures de sécurité appropriées.

En faisant en sorte que la définition de ces infrastructures critiques inclut également les réseaux dits de cinquième génération (5G), la loi empêcherait les opérateurs européens d'utiliser des équipements fabriqués par une entreprise soupçonnée d'espionnage, ont ajouté les responsables.

D'autres modifications pourraient également intervenir pour barrer la route à des équipementiers chinois, comme une révision des règles de marchés publics, ont-ils encore dit.

Huawei déterminé à coopérer

Une porte-parole de Huawei a déclaré que l'entreprise était "déterminée à coopérer avec les institutions européennes pour développer des normes de cybersécurité pour l'Europe", notant que l'ouverture par le groupe d'un nouveau centre de cybersécurité à Bruxelles en mars était l'illustration de son engagement dans ce domaine.

La mission de la Chine auprès de l'Union européenne n'était pas disponible dans l'immédiat pour un commentaire.

Avec Reuters (Gilles Guillaume, édité par Bertrand Boucey)

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