Les écrans courbes de Samsung, la clé pour se démarquer ?

par Se Young Lee

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SEOUL (Reuters) - Les écrans courbes pourraient être l'une des clés du rétablissement de la domination de Samsung Electronics sur le marché des téléphones multimédias, grâce à des smartphones haut-de-gamme difficilement imitables.

Il reste néanmoins au sud-coréen à faire émerger son Galaxy Note Edge, doté d'un écran large incurvé, de la masse de combinés à écrans plats et dont les perspectives de revenus dépendront largement de sa capacité à les fabriquer à moindre coût et à convaincre les développeurs de proposer des applications adaptées.

Samsung Electronics est en passe de réaliser les pires résultats de ces trois dernières années, face à la concurrence des produits à bas prix, multifonctions, et à écrans tactiles proposés par les chinois Xiaomi Technology et Lenovo Group. Seul Apple se maintient dans le seul haut-de-gamme.

Il devient difficile de se démarquer au moment où la mode est aux écrans plus grands, compliquant la conception de combinés orignaux, estime Kim Nam-su, designer chez Samsung Electronics et concepteur du Note Edge. "Le changement d'architecture peut apporter un nouvel éventail de possibilités (...) Je pense que l'écran courbe offre une belle opportunité de dépasser ce type de défi."

Le constructeur, dont la perte annuelle pourrait atteindre, selon les analystes, près d'un tiers de son bénéfice d'exploitation annuel, multiplie les lancements de modèles d'entrée de gamme pour contrer l'offensive des combinés à bas prix de ses concurrents.

Mais l'angle d'attaque haute-technologie sur le marché premium l'aiderait à être plus concurrentiel sur un marché estimé par le cabinet d'étude CCS Insight à 331 milliards de dollars de revenus d'ici 2018 contre 289 milliards cette année.

Le modèle Note Edge n'est pas le premier appareil mobile à proposer un écran qui ne soit pas plat. Son bord courbé n'est pas seulement à visée esthétique et permet l'accès à des raccourcis vers les applications ainsi que l'affichage des notifications et des alertes en marge de la surface principale.

TORDRE LES HABITUDES

L'écran courbe rigide du Note Edge en fait un modèle à part dans le haut de gamme, où il est en concurrence avec l'iPhone 6 Plus d'Apple, le G3 de LG Electronics ou le One M8 de HTC.

Jusqu'à présent seuls Samsung Display, la division écrans du sud-coréen, et LG Display sont en mesure de proposer à échelle industrielle les écrans flexibles nécessaires à la fabrication de combinés incurvés, après avoir investi plus que les autres dans le développement des technologies de diodes électroluminescentes organiques (OLED) qui les composent.

Les analystes estiment que cette avance en termes d'investissement empêchera leurs concurrents de proposer rapidement des produits similaires.

Samsung Electronics se refuse à communiquer des prévisions de ventes ou de marges opérationnelles - le Note Edge est vendu en Corée (à près de 1.000 dollars), au Japon et bientôt aux Etats-Unis -, mais les spécialistes des technologies d'écrans soulignent que les écrans incurvés sont complexes à fabriquer et donc certainement plus coûteux, une épine dans le pied du constructeur.

Le combiné de Samsung se vend dans la péninsule coréenne à près de 100 dollars de plus que son petit frère à écran plat, le Note 4.

De plus, les modèles courbes appellent des évolutions en matière de batterie, de circuits imprimés et de couche d'écran tactile, fait remarquer Stuart Robinson chez Strategy Analytics. Le coût unitaire induit devrait en comparaison rester plus élevé tant que tous les composants ne seront pas fabricables à grande échelle.

Au-delà des composants, le défi pour Samsung Electronics est aussi de convaincre les potentiels acheteurs que ces combinés ne sont pas des gadgets et que leur utilisation est plus facile et plus efficace que celle d'un combiné à écran plat.

Pour ce faire, il doit encore dynamiser l'offre d'applications adaptées, sur un marché de niche aux yeux des développeurs.

(Tony Munroe and Kenneth Maxwell, Patrice Mancino pour le service français, édité par Patrick Vignal)

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