Les déchets ultimes des ferrailles en mal de décharges
Les centres d’enfouissement des déchets manquent de place, souligne la filière recyclage. L’impact des restrictions à l’import fixées par la Chine se fait toujours sentir.
Mis à jour
31 janvier 2019
Faute de pouvoir exporter des déchets, encore faut-il les stocker. Une situation qui devient difficilement tenable, alerte la Fédération des entreprises du recyclage (Federec). Une carence de capacités d’enfouissement de déchets ultimes comprise entre 600 000 et 800 000 tonnes est ainsi estimée pour l’année 2019. Si environ 70% du gisement de ferrailles est revalorisé en sortie de broyage en qualité E40, d’autres types de métaux non ferreux ainsi que des déchets ultimes sont aussi générés.
"Une partie de la place disponible en centres d’enfouissement a été prise par des plastiques et papiers-cartons qui avaient la Chine pour exutoire. Par ailleurs, avec la reprise de la consommation mondiale en 2018, il y a davantage de déchets. Nous avons donc dû, dans certaines régions, arrêter la collecte de ferrailles", explique Marie-Pierre Mescam, présidente de la branche métal de Federec.
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Un impact toujours fort des restrictions chinoises
Une situation notamment liée au resserrement des exigences chinoises sur les qualités et familles de matières à recycler qu'elle importe. A l’été 2017, la Chine interdisait l’import de 24 types de déchets solides, pour une entrée en vigueur début 2018. En décembre dernier, 32 autres types de déchets étaient concernés. D’après les douanes chinoises, les déchets plastiques, papiers et métal importés ont représenté 17,2 millions de tonnes entre janvier et octobre 2018, en baisse de 51,5 % par rapport aux dix premiers mois de 2017. Une situation qui contraint les professionnels du recyclage à amplifier leurs stocks.
La baisse des prix de vente de certains produits et le retournement de certains acteurs américains vers l’Europe suite à la mise en place de droits de douane imposés par la Chine sur les déchets en provenance des Etats-Unis jouent aussi un rôle. "Quand on a des contrats de collecte avec les déchetteries ou les collectivités, la seule variante est le prix du E40. Or, quand on rentre une tonne de ferrailles à broyer, il n’en sort pas une tonne de ferrailles broyées", mais aussi d'autres métaux et des déchets ultimes, non valorisables, poursuit Marie-Pierre Mescam. Certaines installations de stockage de déchets non dangereux ne disposent pas encore, par ailleurs, de leurs plans régionaux de prévention et de gestion des déchets pour 2019.
Un enjeu de long terme
D’ici à 2025, Federec estime entre 8 et 9 millions de tonnes le volume de déchets devant trouver une solution de valorisation. Le plan de filière Recyclage et valorisation des déchets, présenté mi-janvier, souhaite notamment favoriser le développement d’une filière de consommation des combustibles solides de récupération et favoriser le caractère recyclable des produits industriels.
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