Les coupes menstruelles et tampons bio ne protègent pas des chocs toxiques
Les coupes menstruelles et les tampons composés de matériaux bio ne constitutent pas une protection contre les chocs toxiques, selon une étude française. En cause: l'air, porteur de bactéries, qu'ils font pénétrer dans le vagin.
Mauvaise nouvelle pour les femmes. Les tampons bio et les coupes menstruelles ne seraient pas une garantie contre les chocs toxiques selon une étude française publiée dans le journal de la Société américaine de microbiologie, Applied and Environmental Microbiology. Cette affection rare, qui peut s’avérer mortelle, est dûe à une bactérie, le staphylocoque doré.
Les chercheurs ont testé cette bactérie prélevée sur une patiente ayant subi un choc toxique en 2014 sur plus d’une dizaine de tampons et quatre coupes menstruelles. "Nos résultats ne soutiennent pas l'hypothèse qui suggère que les tampons composés exclusivement de coton bio pourraient être intrinsèquement plus sûrs que ceux faits d'un mélange de coton et de rayonne [NDLR: une fibre textile artificielle à base de cellulose]", explique Gérard Lina, professeur de microbiologie à l'université Claude Bernard de Lyon, qui a dirigé cette étude.
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L’étude montre que la composition des protections hygiéniques n’est pas un facteur déclencheur, au contraire de la pénétration d’air dans le vagin, qui aggraverait les risques de choc toxique. "Nous avons observé que l'espace entre les fibres qui contribue à l'apport d'air dans le vagin représente également le site majeur de croissance" du staphylocoque doré, explique Gérard Lina. Et le danger serait encore plus accru lorsqu’il s’agit de coupes menstruelles, qui laisseraient passer plus d'air.
Transparence et promesse écologique
Un risque bien connu des industriels qui fabriquent ces protections. "Il est prouvé que l’oxydation favorise le développement de certaines bactéries, étant donné qu’elles sont transportées dans l’air et qu’elles pénètrent donc dans la flore vaginale", explique Thomas Rosset, président de TéoLab qui distribue les Cup Luneale. Il rappelle que la promesse des cups repose sur un aspect économique et durable. "Chaque année, les femmes consomment en moyenne 300 protections, qui se détruisent sur une période très longue. La cup, certes, ne se recycle pas, mais elle a une durée de vie de cinq ans. Sa durée de vie la rend également bon marché. Pour un prix moyen de 25€, elle est amortie entre trois et cinq mois." Pour une sécurité et une hygiène optimales, il est recommandé de la faire bouillir entre chaque utilisation afin de la stériliser.
De leur côté, les tampons bios, s’ils ne protègent pas contre le choc toxique, ont l’avantage d’être transparents selon Thomas Rosset. "On est encore dans l’inconnu sur les échanges chimiques entre les tampons, dont on connait pas la composition, et le vagin. Les produits que les tampons traditionnels contiennent ne sont pas forcements excellents et contiennent peut-être des perturbateurs endocriniens." En 2015, le magazine 60 Millions de Consommateurs avait démontré la présence de substances cancérogènes dans les tampons. Procter et Gamble, les fabriquants de Tampax, nous avaient alors assuré qu'il n'y aurait "aucune conséquence sur la sécurité d'utilisation des tampons."
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