Plusieurs tribunaux saisis contre Linky, le compteur communicant d'Enedis
Le compteur connecté Linky continue de faire réagir. Plusieurs tribunaux ont été saisis par des citoyens pour dénoncer une enfreinte aux libertés. Le PDG de Direct Energie s'est défendu. Tandis qu'Enedis a dû démentir une "fake news" autour d'un décès.
Près de 5 000 personnes soutiennent un référé contre la pose de Linky, le compteur communicant d’Enedis. Dans plusieurs départements, elles ont saisi le Tribunal de grande instance, tel celui de Bordeaux sollicité par 200 citoyens. L’action collective dénonce une enfreinte au respect de la vie privée : "il sera démontré que le fournisseur ou distributeur d'électricité impose l’installation des compteurs dits "Linky" sans le consentement des personnes, voire dans certains cas en cas de violation d’un refus dument notifié", indique la plateforme Mysmartcap, qui rassemble toutes les demandes et se présente comme un "activateur de justice".
L’action collective pointe aussi du doigt "l’absence de consensus scientifique" quant aux effets secondaires d’une exposition aux champs électromagnétiques. Le référé demande plusieurs mesures concrètes : "empêcher la pose de nouveaux compteurs" et "faire remplacer les compteurs communicants déjà posés pour toutes les personnes participant au procès". Les citoyens de la Gironde, la Dordogne et le Lot-et-Garonne ont jusqu’au 6 mai pour s’inscrire sur cette plateforme.
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Que répondent les entreprises mises en cause? Le PDG de Direct Energie, Xavier Caïtucoli s’est défendu samedi 28 avril sur France Inter. Le cofondateur du troisième fournisseur de gaz et de pétrole - qui sollicite Enedis (anciennement ERDF) pour installer Linky - assure que "la consommation à la demi-heure ne permet pas d’avoir des renseignements d’ordre privé".
Le dirigeant était interrogé après la mise en demeure décidée par la Cnil le 27 mars. L’entreprise dispose de trois mois pour revoir ses demandes de consentement pour la collecte de données de consommation issues du compteur électrique. Xavier Caïtucoli assure ne pas en être inquiet, et promet que l’entreprise va désormais adapter ses demandes. "Linky, c’est pas Facebook" ajoute-t-il. Selon lui, l’appareil ne permettrait pas de récolter des données aussi personnelles que le réseau social. Quant à Enedis, le principal gestionnaire du réseau public de distribution d'électricité dans l'Hexagone, il ne s'est pas exprimé sur la question.
Fausses rumeurs autour de la responsabilité de Linky dans un incendie
Les rumeurs se multipliant autour du boitier jaune n'aident pas non plus l'image de Linky auprès des consommateurs. Les Décodeurs du Monde défendent ainsi le compteur connecté face à une "fake news", selon laquelle une défaillance du boitier aurait causé la mort d’un homme de 44 ans dans un incendie en Meurthe-et-Moselle. De nombreux blogs avaient repris les informations de l’Est Républicain qui restait prudent sur l’origine de l’incendie mais précisait que "le compteur électrique fondu témoignait d’un important dégagement de chaleur".
Un second article du même média révèlait quelques jours plus tard les causes de l’incendie : "En tout état de cause, le foyer de l’incendie a été situé à l’intérieur du logement au niveau de l’emplacement d’un fauteuil ou d’un canapé. Des analyses sont en cours pour rechercher la présence éventuelle d’accélérants. Selon l’expert, le compteur électrique – qui est un compteur “classique” – est situé à l’extérieur du logement et n’a aucun rapport avec la survenue de l’incendie", indiquait l'article. Enedis avait alors rapidement réagi à la rumeur sur Twitter :
Communiqué suite aux déclarations mensongères de Stéphane Lhomme mettant en cause le Compteur #Linky. ???? Stop #FakeNews pic.twitter.com/0OAzo0xKF2
— Enedis (@enedis) 13 mars 2018
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