Les centrales à charbon d’EON dans la tourmente en France
Un comité central d’entreprise (CCE) est prévu à la fin du mois de septembre.
En juin dernier, la filiale française de l’électricien allemand EON a fait part de sa volonté de fermer 5 tranches sur les sept que comptent ses 4 centrales à charbon. Il s’agit de Saint-Avold en Moselle, Hornaing dans le Nord, Lucy en Saône-et-Loire, et la centrale de Provence, à Gardanne dans les Bouches-du-Rhône.
La société Sparkling s’est montrée intéressée pour la reprise de quatre des cinq tranches qui doivent fermer. Mais EON ne laisserait planer aucun espoir sur cette proposition de reprise, selon Jean-Pierre Damm, responsable FO chez EON France.
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EON "ne veut pas changer sur le fond le plan industriel", qui prévoit la fermeture de 5 tranches et affirme que "des communications internes à EON disent clairement : on va fermer, on trouvera une solution par des mesures d'accompagnement", a-t-il expliqué à l'AFP.
En effet, EON a hérité ces centrales de la SNET (Société nationale d'électricité thermique) et la direction du groupe estime qu’elles sont condamnées à cause du durcissement prévu d'ici 2015 de la législation environnementale européenne.
"Industriellement, on va fermer les cinq tranches à charbon. Donc, on va socialement supprimer 535 emplois et puis tout le monde pense qu'on va socialement accepter ça par des mesures acceptables", a déploré Jean-Pierre Damm. Pour FO, l’essentiel reste "le maintien de l'outil industriel".
"Nous souhaitons qu'on regarde de très près le projet de reprise de Sparkling, dont EON a clairement exprimé qu'il ne voulait pas en entendre parler" et pour lequel "le gouvernement ne veut pas diligenter une expertise pour voir si le projet est viable", a-t-il ajouté M. Damm, soulignant que les salariés d'EON sont ainsi "doublement condamnés" par leur employeur et par l'Etat.
La reconversion à la biomasse
Mais seules 5 tranches sont concernées, les 2 tranches restantes (situées à Hornaing et en Provence) doivent faire l'objet de reconversion à la combustion de biomasse.
Mais l’incertitude plane. La semaine dernière, un représentant de la CGT déclarait à La Tribune qu'il s'agissait de "leurres". Il a dit craindre l'abandon de ces projets, en raison notamment d'incertitudes sur leur financement, qui nécessiterait de très lourdes subventions.
Le député EELV des Bouches-du-Rhône François-Michel Lambert, dont la circonscription inclut Gardanne, a quant à lui envoyé ce lundi une lettre ouverte, dont l'AFP a reçu une copie. Il y réclame la convocation en urgence d'une table ronde sur l'avenir de la centrale de Provence, réunissant Etat, collectivités, salariés, direction et autres parties prenantes.