Les cellules souches s’impriment en douceur
Il est possible de construire des tissus 3D de cellules souches avec une imprimante à jet d’encre. Une première mondiale, avec des applications potentielles dans le test de médicaments ou la régénération d’organes.
C’est une impression 3D, mais pas pour fabriquer un objet design ou une pièce mécanique : l’équipe écossaise de l’université Heriot-Watt (Edimbourg) a repris le principe de l’imprimante à jet d’encre pour réaliser un assemblage de cellules en trois dimensions. Et pas n’importe quelles cellules : des cellules souches embryonnaires (voir encadré), encore non différenciées (elles sont dites pluripotentes),et qui peuvent ensuite donner des lignées de cellules de divers organes. Disposer de structures 3D de cellules souches embryonnaires permettrait de créer des modèles de tissus humains "réalistes" pour y tester de nouvelles molécules thérapeutiques. A plus long terme, cela ouvre aussi la voie à des méthodes de médecine régénératives : l’implantation d’organes "imprimés", voire l’impression in vivo de tissus régénérés sur le patient.
On n’en est pas encore là, mais l’équipe écossaise a déjà voulu prouver que les techniques d’impression de cellules, étudiées depuis des années, sont compatibles avec les cellules souches. Ce qui n’avait rien d’évident, vu leur fragilité. En fait, plutôt que d’utiliser une imprimante à jet d’encre traditionnelle plus ou moins modifiée, les chercheurs ont conçu un nouveau système d’impression, constitué de deux réservoirs de bio-encres (contenant les cellules) et de deux buses de projection contrôlée par des vannes électriques. La tête d’impression est pilotée par une commande numérique. Le diamètre des buses a été choisi plutôt large, pour ne pas abimer les cellules, mais le système permet d’éjecter des nanogouttes – le volume minimal d’une goutte est de 2 nanolitres.
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Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 20.1 − Produits chimiques de base, engrais, Produits azotés, plastiques, caoutchouc synthétique
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Après impression sur un petite plaque, les cellules souches déposées s’agrègent pour former des "sphéroïdes", agrégats de cellules (jusqu’à 140 cellules) en trois dimensions. Les chercheurs – et c’est le point capital - ont pu montrer que leur procédé, non seulement gardait les cellules vivantes, mais qu’elles conservaient leur pluripotence, indispensable pour les applications visées.
Thierry Lucas
La recherche sur les cellules souches embryonnaires a recours à des embryons surnuméraires conçus par fécondation in vitro, et qui ne font plus l’objet d’un projet parental. En France, le régime d’autorisation de ces recherches a évolué, et continue d’évoluer. En 1994, les premières lois sur la bioéthique les interdisent complètement. En 2004, une nouvelle loi autorisait, pour 5 ans, des dérogations, sous conditions de "progrès thérapeutiques majeurs".
58 protocoles de recherche ont été autorisés par l’Agence de Biomédecine. Le régime de dérogations a été maintenu en 2011. Le 4 décembre 2012, le Sénat a adopté une proposition de loi qui remplacerait le régime d’interdiction avec dérogations par une autorisation encadrée, sous le contrôle de l’Agence de Biomédecine. Cette proposition de loi doit être discutée à l’Assemblée Nationale en 2013. Fin janvier 2013, Dominique Orliac, députée PRG du Lot, a été nommée rapporteur de la proposition de loi tendant à modifier la loi du 7 juillet 2011 relative à la bioéthique. De nombreuses équipes de recherche travaillent sur les cellules souches embryonnaires aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Chine, au Japon…
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