Les camps italien et français d’EssilorLuxottica s'écharpent sur la gouvernance
Retour sur une semaine tendue pour EssilorLuxottica, le géant mondial de l'optique. Les rapports de force de la gouvernance crispent les relations entre les camps français et italien.
Il y a un problème de mise au point au sein d’EssilorLuxottica. Les deux camps italien et français se crispent de plus en plus autour des questions de gouvernance du géant mondial de l’optique (16 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 150 000 salariés), né en octobre 2018 d’une fusion entre égaux entre le lunetier italien Luxottica et le spécialiste français des verres Essilor.
Le 18 mars, le dernier conseil d’administration n’a pas abouti à des changements de gouvernance. Mais il n'a surtout pas réussi à apaiser les tensions liées aux souhaits des uns et des autres. Dans la foulée, c’est le camp italien qui a dégainé publiquement le premier.
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Violation des accords de fusion, selon Luxottica
Leonardo Del Vecchio, patron-fondateur de Luxottica et p-dg d’EssilorLuxottica a d’abord tiré une première salve via sa holding luxembourgeoise Delfin. Laquelle détient près de 33% du capital du groupe, ce qui en fait le premier actionnaire, très loin devant le second, en l’occurrence les salariés d’Essilor qui n’en détiennent que près de 5%. Dans un communiqué, Delfin a dénoncé une violation des accords de fusion et des règles de gouvernance, et a reproché le comportement de certains représentants d’Essilor.
Leonardo Del Vecchio a tiré lui-même une seconde salve par l'intermédiaire d’une interview parue dans le Figaro. Entretien dans lequel il fustige nommément Hubert Sagnières, vice-PDG délégué d’EssilorLuxottica et anciennement PDG d’Essilor, l’accusant de privilégier ses hommes et de ne rien accepter d’autres que ses propositions. Il aurait ainsi nommé quatre managers issus de l’entité française à des postes clés.
Accusations "graves et mensongères", réplique Essilor
Le camp français a évidemment répliqué. Dans un communiqué, il parle "d’accusations graves et mensongères sur le fonctionnement du groupe et sa direction". Est aussi évoqué le fait qu’Hubert Sagnières s’emploie à "faire respecter les accords de rapprochement et une gouvernance conforme à celle d’une grande société internationale cotée en Bourse" et "à faire lancer la recherche, selon les meilleures pratiques internationales, d’un nouveau CEO pour EssilorLuxottica".
Le camp français en profite aussi pour contre-attaquer, affirmant que Leonardo Del Vecchio veut placer de manière unilatérale un de ses proches, Francesco Milleri, au poste de CEO, ou encore de vouloir "modifier l’équilibre des pouvoirs établi dans les accords". Pire, "un certain nombre" des actions du dirigeant italien "traduisent de facto une tentative de prise de contrôle du nouveau groupe, sans prime pour les actionnaires", assure encore la partie française.
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