Les Bourses prudentes sur le commerce, avant le rapport sur l'emploi US
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\ 10h55
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PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes évoluent en baisse vendredi à mi-séance et Wall Street devrait suivre la tendance, la dernière surenchère de Donald Trump dans le conflit commercial avec la Chine ayant jeté un froid sur les marchés.
À Paris, le CAC 40 recule de 0,46% à 5.252,57 points vers 10h50 GMT. À Francfort, le Dax abandonne 0,53% et à Londres, le FTSE cède 0,19%.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,44%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro perd 0,67% et le Stoxx 600 baisse de 0,42%.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en repli de l'ordre de 0,6% mais cette tendance pourrait évoluer en fonction de la publication, à 12h30 GMT, du rapport mensuel sur l'emploi américain et de sa composante sur les salaires.
Les investisseurs suivront par la suite à 17h30 GMT, soit après la clôture en Europe, l'intervention du président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, devant l'Economic Club de Chicago.
L'attention des investisseurs reste néanmoins concentrée sur les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, les deux premières puissances économiques du monde ne cessant de se menacer mutuellement de nouveaux droits de douane. Si la porte à des négociations n'est pas fermée, les déclarations pour le moins agressives de Donald Trump relancent les craintes d'un conflit commercial ouvert.
Le président américain a annoncé jeudi soir qu'il avait donné pour instruction au bureau du représentant américain au commerce (USTR) de préparer la mise en place de droits de douane supplémentaires sur les produits chinois représentant 100 milliards de dollars d'échanges commerciaux.
Cette mesure est présentée comme une réponse "aux représailles injustes" de Pékin après l'imposition d'une première série de tarifs douaniers américains. Le ministère chinois du Commerce a d'ores et déjà prévenu qu'il prendrait de nouvelles mesures.
Les déclarations de Donald Trump, intervenues après la clôture de la Bourse de New York, ont cueilli à froid les opérateurs de marché, d'autant plus que l'espoir de négociations entre Pékin et Washington avait alimenté un rebond des marchés d'actions jeudi.
LE DOLLAR STABLE, LES TAUX SE REPLIENT
En Europe, le regain de tension défavorise les secteurs les plus exposés au commerce international comme l'automobile (-1,66%) et les ressources de base (-1,42%).
Les valeurs minières comme Rio Tinto (-1,646%) et Glencore (-1,645%) reculent dans le sillage de la baisse des cours du cuivre (-0,84%).
Les cours du brut évoluent également en baisse, le baril de Brent retombant sur le seuil de 68 dollars.
Le dollar évolue peu face à un panier de devises de référence, de nombreux cambistes estimant qu'il faudrait une extension marquée du conflit pour avoir un impact notable sur le marché des devises.
"Même si la perspective d'une guerre commerciale s'est hissée au premier rang des préoccupations des investisseurs du monde entier après les représailles rapides de la Chine contre les droits de douane américains, les marchés des changes jouent un rôle de simple observateur", constate Viraj Patel, responsable de la stratégie devises d'ING.
Les réactions sont plus sensibles sur le marché obligataire, où les rendements des emprunts d'Etat sont repartis à la baisse avec les nouvelles tensions commerciales, celui du 10 ans américain retombant à 2,8265% après un pic à 2,838% la veille. Le rendement du Bund allemand de même échéance revient à 0,515%, en baisse de dix points de base.
Cette décrue sur le marché des taux favorise le compartiment des services aux collectivités (+0,14%), unique secteur en hausse en Europe.
A Paris, Veolia (+0,86%) est en tête du CAC 40. Suez gagne pour sa part 1,71%, porté également par un commentaire favorable du bureau de recherches Raymond James.
Plus forte hausse du Stoxx 600, Telecom Italia grimpe de 3,16%, après l'annonce de l'entrée au capital de la CDP, l'établissement public italien, qui compte progressivement acquérir jusqu'à 5% du capital de l'opérateur télécoms.
(Édité par Marc Angrand)