Les Bourses européennes toujours dans le vert à la mi-séance
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes confirment leur hausse jeudi à la mi-journée, interprétant l'amorce du dénouement de la politique d'assouplissement quantitatif de la Réserve fédérale comme le signe que cette dernière juge la situation économique suffisamment solide pour le lancer.
La Réserve fédérale (Fed) a annoncé mercredi un ralentissement de son programme de rachats d'actifs mais a compensé cette mesure attendue de longue date en laissant entendre qu'elle maintiendrait ses taux directeurs à un bas niveau pendant une période plus longue qu'elle ne s'y était précédemment engagée.
"Globalement, ce qui a été annoncé n'est pas aussi 'faucon' que cela le paraissait à première vue", a dit Daniel McCormack (Macquarie). "Rien de tout cela n'est négatif. Les actions tendent à surperformer lors des cycles de resserrement et la raison en est que lors de ces cycles, la croissance et la demande sont fortes. Cela veut dire qu'il faut jouer les cycliques, comme les industrielles, les technologiques, les financières et les valeurs de grande consommation".
Un point positif également pour les Bourses européennes est le fait que les ministres des Finances de l'Union européenne se sont mis d'accord mercredi soir sur les modalités de restructuration et de fermeture des banques en difficultés de la zone euro.
En revanche, Wall Street, après sa forte hausse de la veille, est attendue en baisse en ouverture ce jeudi.
Le CAC 40 gagne 1,36% à 4.165,42 points, tandis que le FTSE prend 1,04% et que le Dax avance de 1,41%. L'indice Eurofirst 300 progresse de 1,49% et l'EuroStoxx 50 de 1,56%.
L'indice des financières européennes affiche la meilleure hausse sectorielle du moment, avec un gain de 2,18%, suivi par l'indice des assurances (+2,04%) et des valeurs de l'immobilier (+1,83%).
Aux valeurs, Saab s'envole de près de 28% en Bourse de Stockholm, l'avionneur suédois ayant été préféré par l'armée de l'Air brésilienne à Dassault Aviation, qui toutefois ne perd plus que 2,2% en Bourse de Paris après avoir cédé plus de 7% en ouverture, et à Boeing.
Bayer gagne 0,8%, son offre sur le pharmacien norvégien Algeta (+1,24%) ayant reçu le soutien du conseil d'administration de ce dernier.
Un autre chimiste allemand, BASF, progresse de 0,94%, le Frankfurter Allgemeine Zeitung croyant savoir que ce dernier prépare une OPA sur DEA , filiale de prospection et de production gazière et pétrolière mise en vente par RWE, lequel gagne 1,35%.
Sur le marché des changes, l'euro est stable face au dollar mais ces deux monnaies sont en recul face au yen, alors que le billet vert avait inscrit un pic de plus de cinq ans de 104,37 après les annonces de la Fed et que la monnaie unique avait atteint un sommet de cinq ans de 142,89 au même moment.
La monnaie nippone semble bénéficier de rachats de découverts qui avaient été poussés presque à l'extrême, observent des traders.
Simon Smith (FxPro) voit le dollar se renforcer l'an prochain mais sans pouvoir s'accrocher à ses gains au premier trimestre car la croissance du PIB du quatrième trimestre serait inférieure à celle du trimestre précédent.
Le fléchissement du dollar ne permet pas toutefois au marché pétrolier de revenir dans le vert, encore que ses pertes soient minimes, soutenu qu'il est par les tensions géopolitiques en Libye et au Sud-Soudan.
Sur le marché obligataire, les Bunds et les contrats afférents varient peu car, explique Alessandro Giansanti (ING), "les propos conciliants (du président de la Fed Ben Bernanke) sur la communication avancée des taux a réduit la pression (haussière) sur les rendements".
Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Benoit Van Overstraeten