Les Bourses européennes terminent en ordre dispersé
PARIS/NEW YORK (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en ordre dispersé jeudi après avoir effacé la majeure partie des gains que leur avait permis d'afficher la baisse inattendue des taux de la Banque centrale européenne.
La BCE a ramené son taux de refinancement, le principal instrument de sa politique monétaire, à 0,25%, un nouveau plus bas historique, en réaction au ralentissement marqué de l'inflation.
Annoncée en début d'après-midi en Europe, la nouvelle a été immédiatement saluée par une nette hausse des marchés actions mais ceux-ci sont repassés dans le rouge en fin de séance, les investisseurs craignant que les indicateurs meilleurs qu'attendu publiés aux Etats-Unis ne conduisent la Réserve fédérale à réduire ses achats d'obligations.
La croissance du PIB américain a atteint 2,8% en rythme annualisé au troisième trimestre selon la première estimation du département du Commerce et les inscriptions au chômage ont diminué la semaine dernière.
L'indice EuroStoxx 50 a fini en baisse de 0,44% à 3.042,98 points et le FTSEurofirst 300 a terminé quasiment inchangé à 1.296,52 après un plus haut de cinq ans à 1.316,42 dans les minutes suivant la décision de la BCE.
À Paris, le CAC 40 a abandonné 0,14% à 4.280,99 points. Le Footsie britannique a perdu 0,66% mais le Dax allemand a gagné 0,44%.
La BCE a largement occulté les très nombreuses publications de résultats du jour en Europe mais le palmarès des plus fortes hausses en inclut certaines. Commerzbank a ainsi bondi de 10,1% après une hausse inattendue de son bénéfice trimestriel, et Continental a pris 6,77% après avoir relevé sa prévision de marge annuelle.
Côté français Crédit agricole et Société générale ont gagné respectivement 4,03% et 2,9% en réaction à leurs résultats.
A la baisse, HeidelbergCement a cédé 3,79% après avoir averti que les effets de change risquaient de compromettre ses objectifs annuels.
A Wall Street, au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones abandonnait 0,18%, le Standard & Poor's 500 0,44% et le Nasdaq Composite 1,06% après une ouverture en légère hausse.
La séance sur les marchés américains est marquée principalement par la première cotation de Twitter, qui a débuté à 45,10 dollars, plus de 73% au-dessus de son prix d'introduction, et a rapidement atteint 50 dollars.
Sur le marché des changes, l'euro s'est logiquement replié après la décision de la BCE, touchant un plus bas de sept semaines face au dollar à 1,3295 selon les données Reuters. La livre sterling a quant à elle atteint un pic de 10 mois face à l'euro, bénéficiant du statu quo observé par la Banque d'Angleterre, qui accroît la divergence entre les politiques menées des deux côtés de la Manche.
Le billet vert affiche une hausse de 0,65% face à un panier de six autres grandes devises, une remontée qui pèse sur les cours du pétrole. Le Brent cède ainsi 1,3%, sous les 104 dollars le baril.
Sur le marché obligataire, la décision de la BCE a permis une nette détente des rendements des emprunts d'Etat de la zone euro: le 10 ans italien est par exemple revenu à 4,1% contre plus de 4,2% en matinée.
Marc Angrand pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat