Les Bourses européennes terminent en baisse
PARIS/LONDRES (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse à l'unisson mardi, dans l'attente de la réunion de la Réserve fédérale des 17 et 18 décembre qui pourrait déboucher sur l'annonce d'un début de retrait de ses mesures de soutien à l'économie.
Plusieurs responsables de la banque centrale ont laissé entendre lundi qu'elle pourrait commencer à réduire plus tôt que prévu ses rachats d'actifs effectués actuellement au rythme de 85 milliards de dollars par mois, ce qui inaugurerait une période d'incertitude pour les marchés qui, tout au long de l'année, ont bénéficié de ces injections de liquidités.
Hésitants ou stables à mi-séance, les indices européens ont piqué du nez l'après-midi dans le sillage de Wall Street.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 a cédé 0,56% et l'EuroStoxx 50 0,93%. A Paris, l'indice CAC 40 a reculé de 1,04% à 4.091,14, terminant à son plus bas de la séance. Le marché suisse a perdu 1,05%, Francfort 0,88% et Londres 0,55%.
"Les indices ont du mal à repartir vers leurs sommets de l'année. Les investisseurs sont tétanisés par les politiques plus ou moins accommodantes des banques centrales, et de plus en plus de gérants (...) coupent leurs positions afin d'acter la performance annuelle", note Guillaume Dumans, co-responsable de la recherche chez 2Bremans.
Tous les secteurs ont fini en baisse en Europe à l'exception de celui des télécoms, dont l'indice a pu grignoter 0,04% grâce à l'intérêt spéculatif pour Telecom Italia (+2,74%).
Plus forte baisse de l'EuroStoxx 50, EADS a été sanctionné d'un recul de 2,59% après l'annonce d'un plan de suppressions d'emplois critiqué par les gouvernements français et allemand.
Alcatel-Lucent a reculé de 2,44% sous l'effet de prises de bénéfice alors qu'au contraire STMicroelectronics, qu'il va remplacer au sein du CAC, a rebondi de 4,15% après son recul des derniers jours.
Sur le marché des changes, l'euro a atteint un plus haut de six semaines face au dollar et oscillait près d'un pic de cinq ans contre le yen, soutenu par une hausse des taux à court terme et l'apparente réticence de la Banque centrale européenne à prendre de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire.
La devise européenne s'est appréciée de 1,5% contre le dollar et de 2,7% face au yen depuis la réunion de la BCE de jeudi dernier qui s'est soldée par un statu quo.
Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts italiens et espagnols ont reculé à des plus bas depuis la mi-2011. Rome, profitant des taux bas actuels pour réduire ses besoins de refinancement pour les prochaines années, a racheté dans la matinée pour 3,99 milliards d'euros d'obligations arrivant à échéance surtout en 2015 et 2017, confirmant ainsi l'amélioration de la situation financière des pays dits de la périphérie.
Sur le front du pétrole, le Brent est retombé sous les 109 dollars le baril, en baisse pour la deuxième séance consécutive, alors que des informations font état d'une possible réouverture des terminaux pétroliers de l'est de la Libye actuellement occupés par des miliciens et groupes armés.
Véronique Tison pour le service français, avec Juliette Rouillon et Blaise Robinson, édité par Nicolas Delame