Les Bourses européennes résistent à la mauvaise surprise de Trump
Avec
\ 09h28
Avec
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes oscillent autour de l'équilibre en début de séance mercredi après la décision surprise de Donald Trump d'interrompre les négociations entre son administration et les élus démocrates du Congrès sur un nouveau plan de relance de l'économie américaine, qui a fait basculer Wall Street dans le rouge la veille.
À Paris, le CAC 40 est pratiquement inchangé à 4.896,36 points vers 07h50 GMT. A Londres, le FTSE 100 prend 0,14% et à Francfort, le Dax avance de 0,04%.
L'indice EuroStoxx 50 est en hausse symbolique de 0,06%, le FTSEurofirst 300 progresse de 0,25% et le Stoxx 600 de 0,09%.
Donald Trump a jeté un froid sur les marchés mardi en annonçant l'arrêt des discussions en vue de l'adoption par le Congrès d'un nouveau plan de relance économique jusqu'à l'élection présidentielle du 3 novembre aux Etats-Unis.
Cette décision a d'autant plus pris les investisseurs de court que quelques heures avant seulement, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, avait souligné l'importance des mesures budgétaires pour éviter une nouvelle spirale récessionniste face à la résurgence de la pandémie de coronavirus et au ralentissement de la reprise.
Pour autant, les marchés sont loin de céder à la panique, la décision du président américain étant perçue davantage comme annonciatrice d'un retard que d'une annulation pure et simple du plan de relance.
"Il est très peu probable que ce plan additionnel ne voit pas in fine le jour, l'économie en a besoin, et on imagine mal la nouvelle administration faire l'impasse", commente ainsi Stéphane Déo, co-directeur de la gestion LBPAM. "Tout est alors une question de moyens et surtout d'agenda."
En Europe, les doutes sur la reprise pourraient être alimentés par la baisse inattendue de la production industrielle en août, un recul de 0,2% alors que le consensus Reuters donnait une hausse de 1,5%.
Les investisseurs suivront dans l'après-midi une nouvelle intervention publique de Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), dans le cadre du Forum international de Paris Europlace, en attendant le compte rendu de la dernière réunion de la Fed à 18h00 GMT.
VALEURS
Le compartiment de l'alimentation et des boissons affiche la plus forte progression sectorielle du jour (+0,85%) après une série de recommandations positives de Jefferies qui profite entre autres à Pernod Ricard (+2,18%), en tête du CAC 40 à Paris.
A Londres, Tesco prend 2,34% en réaction à des résultats semestriels jugés solides et à Francfort, Dialog Semiconductor s'adjuge 3,07% après avoir relevé sa prévision de chiffre d'affaires pour le troisième trimestre au-dessus de la fourchette indicative donnée auparavant.
En baisse, Accor cède 1,55% après les informations des Echos sur l'ouverture par AccorInvest, la filiale immobilière du groupe hôtelier, d'une procédure de mandat ad hoc auprès de ses banques pour trouver une voie de sortie à son problème de financement à long terme.
EN ASIE
La Bourse de Tokyo a fini en baisse de 0,05%, pénalisée elle aussi par la décision inattendue de Donald Trump.
Hong Kong gagne en revanche 0,91%, au plus haut depuis le 21 septembre, grâce entre autres à la hausse des valeurs financières et de la distribution, les plus exposées au marché chinois.
Les places boursières de Chine continentale sont toujours fermées en raison de la fête nationale.
A WALL STREET
Les contrats à terme sur les principaux indices boursiers américains, orientés à la baisse en tout début de journée, se sont retournés à la hausse, laissant espérer que Wall Street effacera à l'ouverture une partie des pertes subies en réaction à l'annonce de Donald Trump.
Les "futures" préfigurent désormais une hausse de plus de 0,5%.
Mardi, le Dow Jones, le Standard & Poor's 500 et le Nasdaq Composite ont piqué du nez en fin de séance immédiatement après l'annonce par le président de l'arrêt des négociations sur le plan de relance.
A la clôture, le Dow cédait 1,34% à 27.772,76 points, le S&P-500 1,40% à 3.360,95 points - plus de 2% sous son plus haut du jour - et le Nasdaq 1,57% à 11.154,60.
TAUX
Les rendements de référence européens reculent dans le sillage des américains, un mouvement qui s'explique par le repli sur les valeurs jugées les plus sûres.
Celui du Bund allemand à dix ans abandonne un peu plus d'un point de base à -0,515%. A noter que son équivalent italien a touché un nouveau plus bas de plus d'un an, à 0,765%.
CHANGES
Le regain d'incertitude sur la relance aux Etats-Unis, en favorisant le repli sur les actifs refuges, a brièvement profité au dollar mais celui-ci est depuis revenu à l'équilibre face à un panier de devises de référence.
L'euro en profite pour remonter vers 1,1760 après être tombé sous 1,1740 en fin de séance mardi.
PÉTROLE
L'arrêt des discussions sur la relance aux Etats-Unis pèse sur le marché pétrolier, également pénalisé par les chiffres hebdomadaires de l'American Petroleum Institute (API) montrant une hausse des stocks de brut aux Etats-Unis (+951.000 barils).
Le Brent abandonne 1,06% à 42,20 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,38% à 40,11 dollars.
(Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)